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Mémoires d'un Esclave

Je m’appelle Albikir, je suis esclave dans la Guerre Sanglante depuis… déjà un an.
C’est un record en soi, la plupart des bougres qui arpentent les champs de batailles de cette guerre sans fin ne tiennent pas plus d’un mois, certains même y laissent leur peau dès le premier jour, et d’autres avant même de s’y être enrôlés !

Je crois devoir ma survie à une chance impensable, et à mon bagout peut être.
Mais la chance a fini par tourner…

Je suis – j’étais – un simple nomade planaire et, comme beaucoup, j’étais désireux de découvrir les nombreuses facettes du multivers. Mes voyages m’ont fait découvrir des choses fascinantes, d’autres moins, et puis… la routine habituelle pour beaucoup d’entre nous qui s’aventurent un peu trop loin : je me fais prendre en chasse par deux vrocks débarqués d’on ne sait où, ils me capturent en moins de temps qu’il n’en faut pour garrotter un bibard, et m’emmènent faire un petit tour dans la Ville-Portail de Désespérance, non loin de là…

Je pensais finir dévoré par ces deux vautours abyssaux, mais j’appris par la suite que les deux fiélons avaient d’autres projets pour moi, non moins enviables : servir de chair à canon dans les armées tanar’ris. Un emploi non rémunéré, très périlleux, et sans aucune optique de carrière sur le long terme.

Notre séjour à Désespérance fut bref, en fait nous ne nous y rendions que pour emprunter le portail qui menait à la Gaste Grise, le Plan adjacent.
La ville en elle-même pourrait, vue du ciel, ressembler à un escargot. En fait, depuis que nous avions franchi la Porte Hurlante (une œuvre sculpturale de très mauvais goût au passage), nous ne faisions que tourner en rond vers le centre de cette spirale cauchemardesque. De temps à autre, des patrouilles de beholder arpentaient l’unique rue, faisant office de milice urbaine, zieutant chaque recoin avec leurs dix yeux pédonculés.
Je passe volontiers les autres détails de cette cité, car ça n’a guère d’importance en cette heure.

Une fois franchis le portail – qui ressemble à une sorte de gros bouillon de mélasse spongieuse et froide - nous débarquâmes sur la Gaste Grise, sur la première strate d’Oinos.
Aucune couleur ne filtrait en ces lieux et la rare végétation discernable était uniquement constituée d’arbres morts, de buissons épineux et de terre aride. Tout était gris – qui l’eut cru ? – même nos vêtements se recouvraient de poussière grisâtre qui s’infiltrait à travers les mailles et qui rongeait la peau comme du sel.
Les vrocks m’emmenèrent dans un de leurs campements, utilisant la téléportation pour économiser quelques battements d’ailes qu’ils estimaient superflus.

A mon arrivée, je fus effroyablement surpris par le Chaos qui y régnait. Le camp en question était bourré de fiélons de la pire espèce, et principalement des tanar’ris de toutes sortes, comme je m’en doutais, mais je pu aussi apercevoir quelques yugoloths, une guenaude, des méphits, des genasis de feu, des tieffelins et bien d’autres races au tempérament peu causant qui virevoltaient dans tous les sens.
Bien sûr, les vrocks ne me firent pas les présentations, et l’on me conduisit dans un baraquement tout proche, une sorte d’immense cage édifiée sur les vestiges d’un squelette de créature apparemment reptilienne.
Il y avait là d’autres bougres qui subissaient le même sort que moi, des centaines en fait, femmes et enfants, tous enfermés dans cette immense cage d’os, attendant que vienne leur tour.

De temps en temps, un tanar’ri ouvrait la cage pour y piocher son plat du jour parmi les prisonniers, bien souvent des "enfants juteux" comme ils aimaient si bien dire. J’ai d’ailleurs pu constater, à ma grande frayeur, la façon dont ils s’y prenaient pour faire régner la terreur parmi leur gibier. Une pauvre femme qui tenait encore son enfant braillard dans les bras se le vit arracher des mains par un infâme tanar’ri, qui le dévora sous ses yeux avec délectation, n’en faisant presque qu’une bouchée. La mère hurla de douleur naturellement, mais ses cris furent très vite estompés par de puissantes griffes qui la transpercèrent de part en part, sous le regard effaré des esclaves.
Autant dire que c’est une méthode efficace, à défaut d’être joyeuse, car plus personne dans l’assistance n’osa lever le petit doigt.

Les arrivages de nouveaux esclaves étaient fréquents, et la cage se remplissait aussi vite qu’elle se vidait… Quant à moi, j’attendais mon tour, comme tout le monde.

Les prisonniers qui savaient se battre, ou qui en avaient l’allure, connaissaient un tout autre sort. On les expédiait sur les champs de bataille, se démener comme ils peuvent sous la bannière d’un général tanar’ri qu’ils ne connaissaient pas le moins du monde et qui se souciait fort peu du sort de ses troupes, surtout des esclaves.

J’appris plus tard que leurs rivaux, les baatezus, en faisaient tout autant de leur côté, si bien que ces pauvres "guerriers" enrôlés de force étaient parfois contraint d’affronter leurs semblables ! Et quand on sait les remerciements qu’on en récolte...

Des armées d’esclaves s’affrontant l’une contre l’autre ! Voilà ce qu’est la Guerre Sanglante ! Ni plus ni moins. Tanar’ris et baatezus sont eux-mêmes esclaves de leur propre guerre qu’ils ont fomenté, même si beaucoup prétendent que les véritables instigateurs seraient les yugoloths, qui les auraient dressé les uns contre les autres.
Dans quel but ? Nul ne le sait, si ce n’est pour asservir les Plans Inférieurs dans une lutte sans fin. Voilà le véritable soltif.

Parmi les autres esclaves, je ne me démarquais pas plus que les autres de "basse gamme" (un terme de fiélon là aussi). Je n’avais ni l’allure ni l’étoffe d’un combattant, aussi ne m’appela-t-on pas pour grossir les rangs de leurs armées, comme les deux vrocks me l’avait laissé supposé préalablement… Je pensais donc très certainement finir dans l’estomac d’un tanar’ri, me demandant quel espèce d’entre eux serait le plus supportable pour me faire déchiqueter, quant aux coups de bec des rapaces ou aux crocs acérés d’un nalfeshnie.

D’ailleurs, ce fut très vite mon tour. L’un des deux vrocks, qui m’avaient convié à cette petite sauterie planaire, vint me chercher, m’extirpa de la cage, me broya quelques os pour que je ferme mon clapet et me conduisit dans une vaste tente en peau de bête dont je préfère ignorer la provenance, mais dont l’odeur insoutenable restera incrustée dans mes narines jusqu’à mon dernier souffle.

Assise sur un trône de pierre calcinée, une marilith me reluquait avidement, ses six bras s’agitant tour à tour pour cueillir quelques mets douteux dans des récipients à portée de mains.
L’apéritif, me dis-je, et moi je serai certainement son plat de résistance.
Mais il n’en fut rien.
La générale me demanda si je savais lire et écrire, ce à quoi j’acquiesçais promptement.
Puis, sans tarder et avec autorité, elle me confia une tâche ingrate : je serai rédacteur de la Guerre Sanglante. D’après elle, les baatezus font de même après leurs batailles, relatant chacune d’entre elles, jusqu’à la moindre petite escarmouche. Elle pensait que ce serait une bonne idée d’en faire autant, pour en tirer une éventuelle expérience.
Elle voulait par la même occasion constituer une sorte de journal intime, et détailler toute l’horreur dont elle était responsable et qui paraissait la réjouir.
Et comme aucun des siens ne semblait apte à cette tâche, elle préféra la confier à un humain – moi en l’occurrence -, seule race capable de décrire avec exactitude l’agonie et la souffrance qui règnent en ces lieux.

Je ne saurai dire pourquoi son dévolu se jeta sur moi plutôt qu’un autre esclave. Toujours est-il que ce nouvel emploi m’épargna maintes souffrances, même si je n’en fus pas exempt pour autant.

Ainsi donc elle me refila de quoi écrire, et m’ordonna de commencer à détailler les effectifs de la garnison.
J’ai du passer trois jours sans relâche à recenser dans son journal les différentes espèces de fiélons qui allaient et venaient dans le camp, leur nom, leur condition de santé, les stocks de nourriture (mes anciens compagnons de cellule pour la plupart), leurs armes... La nouvelle avait vite fait le tour, j’étais le protégé du général, et même si toutes ces engeances déplaisantes voulaient à coup sûr me graver dans le marbre, personne n’osait se mettre en travers de ma route.
Malgré tout, jamais je n’ai abusé de ma position, qui ne tenait qu’à un fil. Je savais pertinemment qu’il serait aisé de me remplacer par un autre bougre qui pourrait tout aussi bien que moi relater les évènements de leur guerre futile.

Ainsi, au fil des semaines, je pu me rendre compte combien ces fiélons étaient bordéliques, mal organisés, belliqueux (même entre eux) et cruellement stupides. La loi du plus fort semblait prévaloir sur le camp. Il n’était pas rare qu’une bagarre éclate pour trois fois rien.
Et quand le calme revenait, ce n’était que pour s’adonner à des ripailles encore plus macabres !

Mes repas étaient uniquement constitués de viande crue au goût insipide. Un tanar’ri se moqua même de moi en m’informant de la provenance de ma gamelle… ce à quoi j’aurai du me douter. Mais quand la faim vous prend vous savez…

Les mois qui suivirent furent sanglants… Cette guerre porte en effet bien son nom. Je pu voir combien mes semblables se faisaient occire sur le terrain, tandis que les effectifs de "seconde classe" (dretchs, chasmes, bar-lgura, cambions…) se livraient à de cruelles exactions avec les barbazus, spinagons, nupperibos et autres baatezus aussi détestables des armées d'en face. Les batailles se déroulaient sur terre comme dans le ciel grisâtre d’Oinos, parfois pendant des semaines d’affilée sans que nul ne se repose. Des dingues je vous dis !

Et lorsqu’un camp semblait prendre le dessus, les perdants désertaient sans tarder pour sauver ce qui restait de leurs effectifs. Mais ce n’était que pour mieux reporter la bataille.

La Guerre Sanglante ?
Ouais, à voir de loin c'est assez divertissant...
Mais on n'est jamais assez loin... c'est ça le problème bige !
- Albikir, un survivant de la Guerre Sanglante (pour le moment)

Nous dûmes ainsi migrer à plusieurs reprises, les baatezus nous ayant massacré de nombreuses fois, mais jamais les tanar’ris n’abandonnèrent le conflit. Ils se retranchaient certes, mais uniquement pour ressurgir quelques jours après, fort de leurs nouveaux effectifs.
A dire vrai, les diables en face étaient bien moins nombreux, mais considérablement mieux organisés. Tous marchaient droit dans leurs rangs, chaque garnison avançait au pas, en cadence, et chaque escadrille aérienne flottait dans les airs avec une synchronisation harmonieuse digne des ballets célestes.
De notre côté, on ne pouvait pas en dire autant. Les tanar’ris se ruaient tels des sauvages sur leurs proies, hurlant à tout va, s’éparpillant ça et là au gré de leurs envies et se faisant massacrer bien souvent par les techniques redoutables des baatezus. En fait, j’ai pu constater à mon grand désarroi combien ces derniers sont plus puissants que leurs cousins des Abysses qui auraient eu tôt fait de perdre la guerre s’ils n’étaient pas si nombreux.
Le redoutable effectif des démons (infinis diront certains, quoique aujourd’hui je me permet d’en douter) comblait sans nul doute ce manque de tactique évident.

Et moi je contemplais la scène de loin, à côté de la marilith qui, sans doute à cause de l’influence néfaste de la Gaste, préférait se goinfrer de larves plutôt que de diriger ses troupes.
Non pas que cette bataille était insignifiante pour elle. En fait, il s’agissait de massacrer le camp en face pour reprendre justement le contrôle de plusieurs exploitations de larves, tenues par des guenaudes.
Les sorcières avaient joué un air aux tanar’ris en diminuant leur approvisionnement d’âmes damnées.
Les diables semblaient avoir eu la main mise sur leurs pâturages, sans doute la garniche qu’elles reçurent fut suffisamment conséquente pour les décider à préférer leur camp plutôt qu’un autre.
Mais tout ceci n’était que provisoire. Tout le monde sait bien que les guenaudes travaillent pour chaque fiélon impliqués dans la Guerre Sanglante. A l’instar des yugoloths et des gehreleths, elles ne prennent aucun parti dans ce conflit, proposant leurs services au plus offrant.
Il se trouvait qu’aujourd’hui, les plus offrants étaient les baatezus.

Privés de cette manne indispensable, les tanar’ris avaient du quitter leur forteresse et la situation confortable qu’ils s’étaient dégoté, pour migrer à des centaines de lieues, là où nous nous trouvions lorsque je suis arrivé ici la première fois. Là bas, ils avaient pu se réapprovisionner en larves après avoir conclu un accord avec les fermes locales et constituer un camp de fortune.
La guenaude que j’aperçu le premier jour revenait régulièrement au camp, juchée sur un paleffroi, avec des dizaines de larves pendues à sa selle, et un vaste troupeau des mêmes créatures qui la suivaient en rampant.

Comme j’étais, le plus souvent, en compagnie de la marilith, je pus apprendre d’incroyables soltifs qui se seraient revendus une fortune au camp d’en face si j’en avais eu l’occasion.
Des conseillers allaient et venaient dans sa tente, détaillant tant bien que mal les comptes rendus des opérations. Et moi je notais tout ça du mieux que possible dans le journal.

Je revis la guenaude, quelques semaines plus tard. Elle désirait un entretien avec la marilith dans sa tente. Je ne pu malheureusement rien comprendre à ce qu’elles se racontèrent, leur langage abyssal m’était encore inconnu, mais d’après le ton et les gestes employés lors de la conversation, je devinais comme un quiproquo entre elles, chose qui se confirma par la sortie précipitée de la sorcière, qui proféra je ne sais quelle malédiction avant de s’en aller définitivement du camp.

Il y avait là un soltif de tous les diables qui se tramait, et la marilith semblait en prendre ombrage.
Pourquoi les guenaudes désertaient-elles, tour à tour, les camps tanar’ris ?
Quel sombre pacte les démons désiraient-ils mettre en place que les guenaudes refusaient ?
Je me faisais tout petit, n’osant demander à la marilith ce que je devais consigner.

Les semaines suivantes furent plus calmes, si tant est qu’on puisse qualifier le camp de calme.
Néanmoins, les combats majeurs cessèrent pendant au moins un mois.

Pendant un mois donc, je continuais mon boulot d’archiviste, errant ça et là dans le camp, toujours sous bonne garde. Les autres captifs me dédaignaient pour la plupart, pensant certainement que ça m’enchantait d’écrire les mémoires d’une fiélonne !
D’ailleurs, chaque soir, celle-ci me conviait dans sa tente pour me raconter son passé. Ou plutôt son passé de général, détaillant dans les moindres détails chaque sentiment qu’elle ressentait lors de chaque guerre, de chaque supplice, de chaque tourment, de chaque sévice infligé. Et moi je notais… Je crois que le jus de cœur qu’elle me servait pour étancher ma soif y était pour beaucoup dans l’acceptation de telles confessions aussi horribles (par ailleurs, d’après les infimes détails qu’elle dévoilait, je reste intimement persuadé que c’est une Sensat, même si nous n’avions jamais abordé le sujet).

Comme leur approvisionnement en larves était restreint, le peu qu’il leur restait n’était plus gaspillée en nourriture, mais pour en faire des suppôts de basse gamme, des quasits, qu’ils dépêchèrent pour aller quérir des renforts. En effet, leurs effectifs avaient considérablement diminué depuis mon arrivée au camp et il leur fallait très vite renflouer leurs garnisons s’ils voulaient continuer à tenir leur position face aux baatezus.

Et les conflits reprirent… comme si s’en passer était impensable pour ces fiélons, comme si tout cela avait un sens en fin de compte… En fait, la Bataille d’Oinos est l’une des plus vitales de la Guerre Sanglante. C’est certainement ici plus qu’ailleurs qu’ont lieu les pires massacres interplanaires !
La Grande Boucherie des Plans… et tout ça juste pour des larves…
Enfin, à peu de choses près, parce qu’à part ça, la Gaste ne possède pas grand-chose d’intéressant. Son atroce climat désolant a plus d’une fois failli me rendre azimuté. Et c’est sans compter sur tous ces massacres !

Mais n’allez pas croire que la Guerre Sanglante ne soit faite que de champs de bataille et de massacres. Elle s’immisce en toute chose, en chaque parcelle du multivers, en chaque péquin. La Guerre Sanglante ce sont les juges corrompus de Sigil, les affiches de propagandes collées aux murs, les boutiques des célestes qui trafiquent des armes pour les fiélons, les détournements de routes planaires ou du Styx, les percées dans les défenses de la Dame et j’en passe.
La Guerre Sanglante se lit sur chaque larme qui coule le long de chaque joue, dans chaque remord, dans chaque crainte, dans chaque peur... Beaucoup tentent de l’ignorer jusqu’au jour où ils se font plumer comme moi, jusqu’à y vivre les pires instants de toute leur vie. Mieux vaut être informé de la situation, j’vous l’dis.

En attendant, sur la Gaste Grise, la Guerre Sanglante prenait la forme d’un gigantesque génocide, et la balance penchait toujours en faveur des diables. L’humeur au camp tanar’ri n’était pas des plus joviales et les esclaves auraient d’ailleurs pu en témoigner si seulement ils étaient encore là aujourd’hui.

Pour ma part, ça n’allait pas trop mal, la marilith semblait m’apprécier de plus en plus, voyant que je prenais à cœur mon travail. Oh, là aussi, n’allez pas croire qu’elle me prenait sur ses genoux (qu’elle n’avait pas d’ailleurs) pour me conter fleurette ! Mais elle était cependant devenue moins brutale, moins autoritaire. Parfois même elle riait en me racontant ses blagues morbides, et les dieux savent que l’humour tanar’ri n’est pas le plus fin qui soit.

A plusieurs reprises je pu voir des espions yugoloths pénétrer dans sa tente afin de faire leur rapport. La situation était catastrophique de notre côté, tout le monde le savait, mais ces bougres d’enfumés de ‘loths venaient perturber d’autant plus l’ambiance avec leurs mauvais présages. Ils savaient bien que la situation ne pouvait plus durer. Et que tôt ou tard il leur faudrait changer de camp, sous peine de se faire décimer.
La marilith ne croyait pas un traître mot de leurs rapports. "Ces suppôts de baernaloths ont une langue pour chaque oreille !" me confia-t-elle plus tard.
Elle envisageait leur trahison imminente et ne s’appuya donc pas sur leurs dires pour les jours à venir, de peur de tomber dans une embuscade. Elle chargea même un méphite cendreux d’espionner ces yugoloths, et apprit quelques jours plus tard – aujourd’hui en fait - qu’ils avaient fini par tourner leurs vestes eux aussi.

Le pire dans tout ça, c’est que l’un d’entre eux réussit à subtiliser le journal que je tenais jour après jour.
Comment s’y sont-ils pris, je ne le sais pas encore.
La générale n’est pas encore au courant. Demain elle constatera très probablement la disparition de ses mémoires, des innombrables secrets, contrats et alliances qu’elle m’a dévoilé, des comptes rendus d’effectifs déplorables dont le camp était constitué, et j’en passe...
Et si les yugoloths ont chapardé le journal, c’est certainement pour le refourguer aux baatezus, en gage d’un quelconque sombre accord qu’ils ont contracté.

Bref, je suis dans la merde… Demain, mon nom figurera dans le Livre des Morts, et désormais ce sont mes mémoires que j’écris…

Vous qui me lisez, si j’ai un dernier conseil à donner, le jour où vous vous faites capturer pour la Guerre Sanglante, essayez au moins d’atterrir dans le bon camp.

 


 

Pendant ce temps, chez les baatezus…

"Mmmmm, ouiiiiii, très intéressant ce rapport. Tu as bien fait, yugoloth, de travailler pour nous ! J’espère pour toi que tu ne mijotes pas un sale coup, sinon tu entendras hurler les enclumes de Dis dans ton crâne durant des millénaires entiers. Tiens, voici ta clé de portail comme convenu. Fais en bon usage et déguerpis à présent !"

Le diantrefosse sortit de son bain de flammes, songea à tout ce qu’il venait de lire et appela sans tarder son subalterne :
"Piscallo, viens ici !!!!!
- Oui maîîîîître ?
- Rassemble les troupes ! Cette fois c’est sûr, nous allons gagner la guerre…"

 

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