Desmond LaRouche (demi-golem)
Climat/Terrain Nouvelle Vaasie |
Fréquence Unique |
Organisation Solitaire |
Cycle actif Diurne et nocturne |
Régime Omnivore |
Intelligence Élevée (13) |
Trésor — |
Alignement Neutre |
Nombre 1 |
Classe d'Armure 9 |
Déplacement 9 |
Dés de Vie 7 (50 pv) |
TACO 13 |
Nb d'attaques 1 |
Dégâts/Attaque 2-16 (2d8 ou 3-8 (1d6+2) |
Attaques spéciales — |
Défenses spéciales Touché par des armes +1, ou mieux ; régénération |
Résistance magique — |
Taille M (1,95 m) |
Moral Champion (16) |
Valeur en PX 5000 |
La science médicale et la magie guérisseuse sont toutes deux capables de faire des miracles. Souvent, l’application d’un cataplasme aux herbes curatives ou l’incantation d’un sort d’origine mystique peut sauver la vie d’une personne blessée ou malade. Cependant, il arrive parfois que ces actes vertueux soient poussés trop loin, entraînant ainsi de louables intentions vers des conséquences tragiques. Tel fut le cas d’un jeune infortuné, nommé Desmond LaRouche, devenu un effrayant demi-golem.
Avant sa transformation, Desmond était un beau jeune homme. Ses yeux étaient d’un vert tendre et doux, auquel bien des cœurs sensibles avaient succombé. Ses longs cheveux châtains clairs étaient noués par catogan attaché avec un ruban d’argent. Son sourire, qui illuminait spontanément son visage et se poursuivait souvent dans un rire mélodieux, avait un éclat et un charme remarquables.
Après cette obscure nuit de décembre où la tragédie survint, son apparence fut profondément altérée. Tandis que le côté droit de son visage est resté ce qu’il était, le côté gauche est devenu abominable à voir. Cette moitié du visage porte d’effrayantes cicatrices et elle a pris la couleur gris clair de la mort. Son œil gauche n’est plus qu’une orbite aveugle et blanche, dissimulée sous les plis d’un front à moitié décomposé. Sa peau, collée à l’os, laisse apparaître des veines saillantes. Sa main gauche n’est plus qu’un vestige atrophié, avec des doigts maigres et noircis, munis d’ongles recourbés comme les griffes d’un grand chat. Il est difficile d’imaginer une dichotomie plus effrayante que celle incarnée par cet ex-beau jeune homme. Rares sont ceux qui peuvent le regarder sans succomber à la peur et au dégoût.
Partagée entre le passé et le présent, la voix de Desmond alterne entre la douceur et la dureté que provoque la partie gauche de sa gorge. Il ne parle que la langue de Nouvelle Vaasie et, selon la partie de lui-même qui le domine, il est alors capable – ou non – de lire et d’écrire.
COMBAT : En combat rapproché, Desmond se bat de deux façons distinctes. Si son côté bestial domine, il attaque avec la fureur d’une bête sauvage. Si l’humain prévaut en lui, il se bat avec finesse et élégance, utilisant des armes telles que la rapière et le fleuret. Dans les deux cas, il reste un ennemi redoutable.
Au début de tout engagement, il y a 50% de chances que Desmond soit dominé par la fureur et la rage. Dans ce cas, il entre dans un état de folie berserk, attaquant avec une détermination primaire et brutale qui lui confère un bonus de +2 sur son lancer de dés, et infligeant 2 à 16 points de dégâts (2d8) à chaque coup porté. Son attention peu réfléchie n’étant concentrée que dans le but de frapper, les ennemis qui l’affrontent bénéficient également d’un bonus de +2 sur leurs dés d’attaque.
Si Desmond n’est pas en proie à une folie meurtrière, il se battra de façon plus traditionnelle, utilisant Phantom, sa rapière d’argent. Arme perforante de taille moyenne, elle pèse 2 kilos et son facteur de vitesse est de 4. Enchantée, elle possède un bonus de +2 sur tous les tirages d’attaques et de dégâts, infligeant un total de 3 à 8 points de dégâts (1d6+2) à des adversaires de petite et moyenne taille, et de 3 à 10 points (1d8+2) aux plus grands. Le bras gauche de Desmond a une Force de 19, lui permettant de saisir ses ennemis ou de lever des charges lourdes avec aisance. Quand sa moitié de golem domine, il aime se servir de cette main gauche pour étrangler ses ennemis ou pour leur broyer les os comme dans un étau.
À chaque fois que Desmond est touché, que ce soit par une attaque physique ou par un sort, il est important de savoir quelle partie de son corps a été atteinte. On y parvient simplement par un lancer de dé. Si le chiffre est pair, c’est son côté normal – le droit – qui est touché. S’il est impair, c’est son côté golem – le gauche – qui Test. Un coup ajusté (comme décrit dans le Guide du Maître) peut décider quelle partie spécifique de son corps sera frappée.
La partie gauche de Desmond a les mêmes pouvoirs et vulnérabilités qu’un golem complet. Elle ne peut être touchée que par des armes magiques, et les attaques électriques régénèrent en fait 1 point de vie par dé de dommages qu’elles devraient normalement produire. Les attaques basées sur le feu et le froid n’affectent pas la partie gauche de Desmond, mais l’obligent à agir comme s’il avait été frappé de lenteur pendant 2-12 rounds (2d6). Tous les autres sorts sont inopérants s’ils sont dirigés sur cette partie de son corps.
La partie droite de Desmond est plus ou moins normale. Elle peut être touchée par n’importe quelle arme, et se révèle sensible au feu, à la glace, à l’électricité et à la plupart des autres attaques.
La biologie singulière qui a résulté de cette fusion étonnante de vie artificielle et naturelle donne à Desmond un certain nombre d’aptitudes spéciales. La plus importante, sans doute, est qu’il peut se régénérer très rapidement, recouvrant 3 points de vie par round. De plus, il est immunisé contre toutes les formes de poisons, toxines et maladies. Il est insensible aux immobilisation, charme, et sommeil, mais ces sorts placeront automatiquement son corps sous le contrôle de sa partie de golem.
Si Desmond est tué, il peut être facilement ramené à la vie. Bien qu’il ne puisse se régénérer après la mort, une décharge électrique appliquée sur sa partie gauche lui restaure 1 point de vie (comme décrit plus haut) et le ressuscite. Dès qu’il recouvre la vie, sa régénération naturelle prend le relais et il recouvre rapidement tous ses moyens.
Apercevoir simplement le visage de Desmond est si terrible que cela peut être considéré comme une arme. Bien qu’il n’ait aucun pouvoir pétrifiant, ni de réel effet magique, quiconque le regarde pour la première fois doit faire un Test de résistance à l’horreur. Même ceux à qui on a décrit au préalable ce monstrueux visage doivent se soumettre au Test, car aucun avertissement ne sera jamais suffisant pour prévenir totalement contre la vision d’une telle horreur.
Quand la biologie naturelle de Desmond fut altérée par cette transformation, il en fut de même pour son psychisme. Son esprit est maintenant un mélange de passions conflictuelles, où l’énergie bouillonnante de la vie se mêle à l’obscurité éternelle de la mort. Quiconque se lance dans une communication télépathique avec lui, soit par magie, soit par psionique, doit se soumettre à un Test d’horreur. Pour les MD qui n’utilisent pas cet outil pour leurs campagnes sur Ravenloft, cette expérience doit être considérée comme un test de résistance à l’horreur, il sera impossible aux personnages qui désirent ne contacter qu’une seule des deux parties de séparer les deux modèles de pensée.
HABITAT/SOCIÉTÉ : L’histoire tragique de Desmond LaRouche commence dans la ville de Kantora, située au cœur du domaine de Nouvelle Vaasie. Ses parents étaient les domestiques d’un docteur prospère appelé Sir Edmond Hiregaard. Ils ignoraient que derrière leur maître se dissimulait le redoutable Malken, seigneur occulte du domaine. En fait, Hiregaard était un maître si bon et généreux que les LaRouche n’auraient jamais pu le croire capable de mauvaises intentions.
En grandissant le garçon occupa une place à part dans le cœur de Hiregaard. En fait, le chirurgien devint un deuxième père pour lui. Au printemps, ils avaient l’habitude de faire tourner des cerfs-volants dans le parc, laissant le vent et la chaleur du soleil emporter leurs soucis. À l’approche de Tété, ils passaient des heures à pêcher ou à jouer au ballon. Quand Hiregaard se déplaçait dans les autres villes de Nouvelle Vaasie, il en rapportait toujours quelque nouveau jouet pour le garçon, et les vacances étaient toujours l’occasion de grandes réjouissances pour Hiregaard et ses domestiques.
L’affection d’Hiregaard s’accrut quand le garçon entra dans son adolescence. Il devint alors l’apprenti du bon docteur, empruntant à sa suite les chemins de la science et l’art curatif de la médecine. Le docteur était à la fois étonné et ravi par la vitesse à laquelle son jeune ami assimilait ses leçons. En peu de temps, Hiregaard confia le traitement de certains cas mineurs à LaRouche, lequel les traitait avec une habileté et une assurance qui faisaient la fierté de son mentor.
Durant son apprentissage, le jeune LaRouche commença à réaliser la véritable condition de vie de la société en Nouvelle Vaasie. Bien qu’il ne fit pas partie des classes dominantes, la bonté d’Edmond Hiregaard l’avait élevé à l’abri des souffrances du peuple. Quand il commença à réaliser le mal dont souffraient les petites gens, il fut horrifié. Il fut d’autant plus honteux qu’il se reconnut comme un des leurs. Il se sentit coupable de sa jeunesse protégée, et désira rendre la vie meilleure à ces gens moins fortunés que lui.
Hiregaard nota l’importance de ceci dans le cœur du jeune LaRouche et offrit de l’aider à prodiguer des soins dans les bas-fonds qui couvraient une grande partie de Kantora. Desmond accepta avec chaleur l’aide de cette âme noble, et sa mission commença.
En un rien de temps, les noms de LaRouche et d’Hiregaard devinrent synonymes d’aide et de compassion pour le peuple de Kantora. Pendant près d’un an, les deux médecins guérirent les malades, pansèrent les blessés, et accompagnèrent la naissance d’un grand nombre d’enfants. LaRouche n’avait jamais été aussi heureux de sa vie.
Cependant, durant cette même année, les femmes de Kantora, et plus particulièrement les prostituées et les entraîneuses qui fréquentaient les maisons de jeux de la ville, commencèrent à être terrorisées par une série de meurtres sauvages. Plus d’une fois, LaRouche fut appelé pour examiner un de ces corps mutilés. Malgré toute son expérience, ces examens le rendaient malade.
Hiregaard porta l’affaire à l’attention du Prince Othmar, le gouverneur politique de Nouvelle Vaasie. Il espérait obtenir des gardes supplémentaires pour patrouiller dans la ville et rechercher l’assassin. Mais ses doléances se heurtèrent à un mur. Othmar n’avait que faire du meurtre de "quelques Jezebels déjà trop nombreuses dans la ville", comme il le disait.
LaRouche apprit l’échec d’Hiregaard avec une grande amertume. Il ne pouvait croire que leur souverain fut aussi insensible à l’appel de ses sujets. Pour finir, le jeune docteur décida de prendre l’affaire en main. Sile Prince Othmar ne voulait pas l’aider, alors lui, Desmond LaRouche, poursuivrait le démon et le mettrait hors d’état de nuire.
Sa décision prise, Desmond commença à arpenter chaque soir les rues et les allées aux alentours des maisons de jeu. Pendant presqu’une semaine il ne trouva rien d’autre que les habituelles bagarres, agressions et autres malveillances de la ville. La septième nuit toutefois, il vit une forme obscure se faufiler dans l’ombre des maisons. Ne voulant pas agir avant d’être sûr que c’était bien là le tueur, il se mit à suivre la silhouette suspecte.
Le flux et le reflux constant de la foule rendirent la filature extrêmement difficile. Desmond faillit perdre l’homme de vue à plusieurs reprises. Finalement, il retrouva l’individu au moment où il s’engageait dans une ruelle sombre, au bras d’une jeune danseuse provenant d’une des maisons closes. Craignant le pire, il tenta de changer de trottoir pour les rattraper, mais le trafic trop dense de la rue l’en empêcha.
Les quelques secondes qu’il fallut à Desmond pour atteindre l’entrée de la ruelle lui semblèrent une éternité. Fouillant l’obscurité du regard, il vit soudain un éclat de lumière sur la lame d’un couteau et perçut un cri étouffé. Maudissant son retard, il se rua en avant, son pistolet à rouet à la main.
Au fond de l’allée, il trouva le meurtrier penché sur la femme étendue. Le sang coulait à flot de plusieurs blessures et LaRouche sut qu’il avait trouvé son homme. Il pointa son arme sur le monstre et le somma de poser son couteau.
Le meurtrier était si absorbé par sa répugnante besogne qu’il n’avait pas entendu Desmond venir derrière lui. Et cette soudaine interpellation le prit au dépourvu. Il se retourna brusquement, laissant échapper son couteau qui résonna sur les pavés.
À cet instant, la lune perça à travers les nuages d’automne, et Desmond vit le visage du meurtrier. Son cœur s’arrêta de battre ; les traits de l’homme étaient ceux d’une bête, repoussants, inhumains. Son visage était déformé par la haine et ses yeux jaunes brûlaient d’un feu cruel. Pendant quelques secondes, Desmond resta paralysé par l’horreur. Saisissant sa chance, le tueur bondit en avant et projeta le docteur sur le côté. S’écrasant contre un mur, LaRouche tomba à genoux.
Sans un regard derrière lui, le meurtrier s’échappa dans la nuit. Se redressant, Desmond visa avec son pistolet à rouet et tira sur la silhouette qui s’enfuyait. Touché, l’homme chancela un instant avant de tomber. Mais avant que le jeune docteur n’ait pu le rejoindre, il se releva et s’évanouit dans le dédale des ruelles.
Furieux de n’avoir pu ni sauver la femme ni arrêter le meurtrier, Desmond s’agenouilla près de la victime. Elle avait dû être très belle ; ce qui rendait son corps lacéré encore plus terrifiant. Se reprenant, Desmond couvrit le cadavre de son manteau. Lorsqu’il eut fini, il pensa à récupérer le couteau que le tueur avait abandonné.
À sa stupéfaction, il reconnut l’arme comme étant un scalpel médical appartenant à Edmond Hiregaard. Incapable de croire que son mentor puisse avoir un lien quelconque avec ce monstre, il pensa que la lame avait été volée. Empochant le couteau, il héla un garde et rapporta le meurtre à la police.
Cette affaire réglée, il se dirigea sans plus attendre vers la maison de Sir Hiregaard pour lui demander quand, pour la dernière fois, il avait vu le scalpel. Il trouva la porte d’entrée fermée, comme il s’y attendait à une heure aussi tardive, et contourna la maison vers l’entrée de service. Là, ce qu’il découvrit, lui glaça les sens : une petite tache de sang frais luisait sur les marches du perron.
Avant même de pouvoir réaliser la signification de tout ceci, il entendit un râle de douleur étouffé provenant de l’intérieur. Sans réfléchir, il se précipita dans le bureau où il avait passé tant d’heures à apprendre l’art de prodiguer les meilleurs soins.
Avec effroi, il vit le tueur debout devant lui. Du sang coulait de son épaule, marquant clairement l’endroit où il avait été touché. Avant que Desmond n’ait pu faire un geste, la créature se jeta sur lui. Elle agrippa le jeune docteur par le col et le propulsa dans les étagères d’éprouvettes et de produits chimiques. La douleur envahit le corps de Desmond, tandis que les élixirs et les solutions se mélangeaient en un acide corrosif. Dans un cri de souffrance atroce, il se dégagea de ces fluides au moment même où ils prenaient feu et que la pièce s’emplissait de flammes et de fumées suffocantes.
Desmond crut que sa dernière heure était arrivée, car il perdait rapidement conscience, et tout ce qu’il ressentait était une brûlure effroyable sur tout le côté gauche. Il vit l’assassin se cramponner à lui et s’effondrer à ses côtés. Avec stupéfaction, Desmond vit les traits bestiaux de cet homme terrible s’estomper, puis disparaître. Au moment où il sombrait dans l’inconscience, il reconnut le visage de son mentor adoré : Sir Edmond Hiregaard.
Les semaines qui suivirent ne furent pour Desmond qu’un état répété de conscience et d’inconscience. Il n’avait aucune notion du temps, et la seule chose qu’il ressentait était une douleur lancinante et sans fin. Des images venaient à son esprit, mais il n’aurait pu dire si elles étaient vraies ou illusoires.
Finalement le jeune homme s’éveilla. Il découvrit qu’il était attaché à une table d’acier dans la salle d’opération d’Hiregaard. Il était incapable de bouger et une peur intense le saisit. Près d’une heure était passée, quand il entendit une porte s’ouvrir. Des pas résonnèrent sur le sol carrelé, et le visage inquiet d’Edmond Hiregaard se pencha sur lui.
Pris de fureur, Desmond exigea une explication et, à sa grande surprise, Hiregaard y consentit. D’un air profondément désolé, il confirma la crainte du garçon : il était bien l’assassin que Desmond avait poursuivi.
Pour sa défense, Hiregaard expliqua qu’il n’avait pas commis ces horribles crimes délibérément. En fait, il déclara que sa transformation en monstre était la conséquence tragique de la plus louable des expériences. Depuis longtemps, Hiregaard était persuadé que la nature humaine était la cause de toutes les souffrances du monde. Toute amélioration vers le bien demandait une transformation sensible de la nature primaire de l’homme. Dans ce but, il commença à développer un sérum qui détruirait le mal, comme d’autres agissaient sur les maladies. Ne voulant pas risquer la vie d’autrui, il expérimenta sa potion sur lui-même.
Tout d’abord, cela sembla fonctionner. Il se sentit comme un nouvel homme, lavé du mal et de toute pensée impure. C’est alors qu’il commença à souffrir de pertes de conscience. Pendant plusieurs jours, il ne se rappelait plus de ses actes. Il découvrit à la longue que le mal avait été simplement isolé au fond de lui, mais pas détruit. De temps en temps, le mal surgissait sans crier gare et prenait le contrôle de son corps.
Desmond écouta avec horreur l’histoire d’Hiregaard. Au lieu de la haine ou du dégoût, il ne ressentit que pitié pour cet homme tourmenté. Finalement Hiregaard en vint à leur rencontre dans son laboratoire. Il expliqua que son moi maléfique, Malken, avait cessé de contrôler son corps tandis que le feu s’étendait. Quand il reprit conscience, Hiregaard vit ce qui était arrivé et en fut horrifié. Il éteignit l’incendie et transporta Desmond mourant dans sa salle d’opération.
Le diagnostic n’était pas optimiste. Toute la partie gauche de son corps avait été rongée par les produits chimiques. Alors qu’Hiregaard se désespérait de ne jamais pouvoir sauver la vie du jeune homme, une idée terrible lui vint tout à coup. Il disposait de plusieurs cadavres frais pour ses études expérimentales. Ne pourraient-ils pas être utilisés pour remplacer les parties les plus endommagées du corps de LaRouche ? Désireux de sauver la vie de son jeune ami à n’importe quel prix, il se mit au travail, ne réalisant pas que cette inspiration macabre lui venait en fait de la malfaisance enfouie au plus profond de lui : Malken.
Quand il eut achevé son récit, Hiregaard se détourna de Desmond. D’une voix chargée de regrets, il déplora de n’avoir pas laissé le jeune homme mourir naturellement. Après quoi, il le libéra et lui présenta un miroir. Le hurlement qui s’échappa des lèvres de Desmond à la vue de son nouveau corps, était le cri le plus effrayant qu’Hiregaard ait jamais entendu.
Desmond quitta Kantora au cours de la nuit même. Sans un mot pour Hiregaard, il sortit simplement de la maison, et s’enfonça dans l’obscurité. La dernière image qu’il garda de celui qui fut son deuxième père était celle d’un vieil homme fragile, tremblant et sanglotant sur le sol.
Il arrive parfois à Desmond LaRouche de vouloir retourner à Kantora pour détruire l’homme qui a fait de lui un monstre. Cependant, il sait en lui-même que le laisser vivre avec ce mal qui le ronge est un bien plus cruel destin.
LaRouche n’a aucune envie de révéler le secret de la face cachée d’Hiregaard. Il connaît les efforts du docteur pour tenter d’étouffer Malken, son côté noir, et considère cela comme un rachat vertueux.
ÉCOLOGIE : Desmond LaRouche erre maintenant à travers la province de Nouvelle Vaasie. Le dégoût qu’il provoque partout où il passe l’a rendu amer. Il est connu pour être celui qui vient en aide aux sans-défenses, mais généralement, il fuit tout contact avec l’humanité.
La biologie particulière de Desmond le libère de nombreux soucis de la vie courante. Il ne prend plus qu’un seul repas par jour, ne dort qu’une heure environ chaque nuit, et le plus brûlant des étés comme la plus froide des nuits d’hiver ne l’affectent pas.
Par bien des côtés, sa vie ressemble à celle d’un druide. Il vit dans la nature et, parce qu’elle est sa demeure, la défend avec ferveur contre ceux qui viendraient empiéter sur son domaine, et sur sa solitude.
Idées d’aventures : L’idée d’une terrible créature, mi-homme, mi-bête, qui rôde dans la région est suffisante pour attirer tout personnage-joueur à des kilomètres à la ronde. Dans le cas du demi-golem, ce genre d’appât constitue un excellent début d’aventure.
Tout d’abord, les PJ pourraient conclure hâtivement que LaRouche est mauvais parce qu’il est monstrueux. Pour avoir été rejeté trop fréquemment, le demi-golem ne s’attend qu’à des réactions hostiles de la part de ceux qu’il rencontre. Il ne provoquera pas de conflit par lui-même, mais il se gardera soigneusement des étrangers. Une fois qu’ils auront donné la preuve de leurs bonnes intentions à son égard, son étonnant mélange d’aptitudes peut en faire un allié précieux.
Peut-être l’utilisation la plus intéressante de Desmond LaRouche est-elle d’en faire un personnage secondaire dans une aventure qui impliquerait Sir Edmond Hiregaard. Il se pourrait en effet que le docteur, tourmenté par le sort de son ancien protégé, ait trouvé un moyen de régénérer la partie altérée de LaRouche, l’amenant ainsi à contacter les personnages-joueurs dans l’espoir qu’ils puissent retrouver la trace de Desmond et le ramener à Kantora.
Cela pourrait en effet être le cas. Cependant, il est plus vraisemblable que Malken ait trompé Hiregaard en lui faisant croire que son opération marchera. En vérité, le monstre projette de détruire LaRouche dans le but de protéger le secret de sa dualité. Après tout, Desmond est la seule personne en Nouvelle Vaasie qui sache la vérité au sujet du mystérieux assassin qui rôde dans les rues de Kantora.