Chroniques des hommes du Nord I
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Chroniques des hommes du Nord I
Chronique des hommes du Nord I
Quinzième hiver du règne Jarl Sigurd HARALDSON
Lors de « LeidÞing », l’assemblé automnale (équinoxe de septembre), Sigurd HARALDSON le Jarl de THURSO (trad : La rivière de Thor) annonça son intention d’attaquer la commanderie des chevaliers Ardents, l’Ordre de chevalerie britannien, quasi-inquisitorial, du dieu Unique. L’Ordre, détiendrait un objet fabuleux « La lumière des Keltoï » qui était très précieux aux yeux des Gaëls. Le Jarl espérait ainsi négocier une alliance ou au moins un échange profitable avec les Gaëls, s’il restituait leur bien à ces derniers.
La Commanderie était en plein territoire picte sur l’île Sealtainn au nord des Orcades (un groupe d’îles au nord de Britannia). La rumeur disait que la commanderie avait été bâtie, sur les ruines d’un ancien temple Achéen (les Achéens étaient les peuples de la première grande puissance occidentale, qui avaient conquis, par le passé, une partie du monde, plus ou moins unis, et dirigés par un conseil « la ligue Achéenne » composée de rois, chacun à la tête de cité-État, réunis par des alliances labiles). Ils avaient exploré ces terres et de nombreuses autres, il y a de deux mille ans, et construit des temples un peu partout. Leurs dieux, sont considérés par la plupart des érudits comme les dieux souverains, à l’origine des autres dieux. Que ce soit, les anciens dieux de l’Empire, la puissance qui détrôna la Ligue, les dieux des Gaëls, et même les dieux Nordiques, tous ne seraient que des aspects des dieux Achéens. Les siècles passants, les descendants de l’Empire, conquérant de Britannia et d’une grande partie du monde, c’étaient majoritairement convertis, de gré ou de force, au dieu Unique. Il était fréquent que les nouveaux édifices du dieu Unique soient bâtis sur les ruines des temples plus anciens, effaçant ainsi toutes traces de ces divinités archaïques. Il n’y avait plus que dans les terres les plus sauvages ou inhospitalières, et les campagnes les plus reculées, des croyants des dieux anciens.
Lors de l’invasion de Britannia, par l’Empire, il y a, près d’un millénaire, de cela, il n’était aucunement question de religion, seule l’hégémonie impériale justifiait cette conquête. Avec le temps et la conversion au monothéisme de l’Empire, le culte de l’Unique devint de plus en plus entreprenant et de plus en plus dominant. Fort heureusement pour les Gaëls, la domination impériale ne se limitait qu’aux grandes cités et aux Illionovantes qui s’appelaient dorénavant les britons, le clan Gaël traître à son peuple, dirigeant actuel de Britannia.
L’île de Britannia, couverte de terres boisées et sauvages, avait résisté plus ou moins ouvertement à l’Empire puis à sa nouvelle religion. La chute de l’Empire, il y a plus de deux siècles n’avait pas causé la fin du culte de l’Unique, mais simplement freiné son développement. Il fallait reconnaître que dans cette religion, si les officiants ne faisaient pas de miracles spectaculaires, les populations semblaient protégées de nombreux périls. Plus la croyance était forte, plus fortes étaient les populations. Les maladies se faisaient rares, les récoltes étaient meilleures, le peuple semblait plus heureux. Il y avait de quoi convaincre les plus sceptiques.
Le Jarl avait obtenu l’information par des marchands, ces Vikings atteints de fésjukr « la maladie d’argent, la folie du profit ». Pour les vrais guerriers, les marchands n’étaient bien souvent que des dvergr (nains) à l’apparence de Vikings. Les marchands, toujours à l’affût de bonnes affaires, laissaient souvent traîner leurs oreilles ou payaient des gens pour le faire avec plus de talent. Ils commerçaient régulièrement avec Kaer Lud, la prospère capitale des Britons surnommée « la porte de Muspellheim » par les Vikings. Le surnom venait à la fois de la partie de la ville qui avait été ravagée par un violent incendie et qui n’était toujours pas reconstruite (c’étaient les quartiers pauvres) et aussi une référence au dieu Unique, dieu du feu (plus précisément de lumière et du savoir, mais cette subtilité échappait, quelque peu, au Viking). De surcroît, son soi-disant messie avait été condamné au bûcher pour hérésie et brûlé par ceux même qui étaient à l’origine de la croyance en un dieu unique, les Élohims, qui n’avaient pas reconnu le divin messie. Le feu était incontestablement l’élément qui caractérisait cette population et son culte. Les Vikings faisaient souvent référence au dieu Unique comme le dieu mort ou le dieu calciné.
Convaincu que les Chevaliers détenaient ce trésor, un raid de nuit est organisé peu après. Les participants aux raids ne seraient que des guerriers confirmés et les félagi, ces jeunes Vikings qui avaient décidés de se mettre au service de la communauté. Les membres de cette fraternité, assuraient les rôles de gardes, de patrouilleurs, de bûcherons, de chasseurs, etc... En contrepartie, ils bénéficiaient du gîte et du couvert dans la salle commune du grand skali, la maison du chef qui sert de salle de rassemblement, et d’un entraînement guerrier puis d’un équipement au terme de leur service.
L’île n’était qu’à un peu moins d’une nuit de voyage. Avec un peu d’adresse, les Vikings arriveraient au début de la nuit qui s’annonçait sans lune et pourraient s’enfuir en profitant de la marée. Si tout se déroulait bien, ils pourraient s’abattre sur les villageois et les quelques chevaliers présents puis repartir avant que le jour soit levé.
Les dieux devaient sûrement approuver cette expédition. Le ciel était noir, mais l’orage ne se décidait pas à éclater, la nuit sans lune et sans étoile, dissimulait à tous les regards les navires des pillards. Guidés par la pierre magnétique du chef, les trois drakkars du clan, fendaient les eaux, dans le plus grand silence. Au loin, une vive lueur émanait de l’île, laissant penser qu’une cérémonie, sûrement en hommage au dieu Unique, se déroulait. Les navires accostèrent invisibles et silencieux, sans que personne ne les remarque. Les cris d’une foule en colère emplissaient la nuit et les nombreuses torches portées par les membres de l’assemblé, assuraient aux navires de se fondre dans les ténèbres. Nul, ne semblait s’intéresser à ce qui se déroulait en bordure du port.
Amarré au petit port local, en plus des petites embarcations de pêche, une cogue, navire mi-marchand, mi-guerrier « l’Ardent Ami », qui portait haut la bannière de l’ordre, était amarré et chaloupait au gré des vagues. En quelques instants, l’équipage, tout absorbé qu’il était, par le spectacle sur la place centrale, était rapidement neutralisé ou plus précisément éliminé. La consigne était claire, aucun témoin. Les félagi, impatients de montrer leurs talents au combat, s’étaient empressés de jeter à l’eau, déjà glaciale en cette fin de saison, pour escalader silencieusement les bords de la cogue. La consigne, Pas-de-quartier, fut appliquée sans le moindre remord et dans la plus grande discrétion.
Mais, à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire se disaient déjà les jeunes combattants. Ils s’empressèrent de descendre subrepticement sur le port et se rapprochèrent du centre du village et de la foule vociférante.
Au loin, l’ombre de la sinistre commanderie se devinait dans les ténèbres. Sa construction n’avait jamais été terminée. Malgré son emplacement, en plein cœur d’un territoire hostile, les Pictes, ces curieux petits hommes couverts de guède, qui dominaient toute la région, n’avaient jamais attaqué l’île et ses habitants. Les pictes étaient adorateurs de puissances primordiales, plus anciennes, même, que les dieux. Ils ne se mêlaient que rarement aux autres hommes, mais ils étaient souvent prompts à défendre leur territoire. Malgré cette terrible réputation, la commanderie avait traversé les époques sans le moindre assaut. Un sentiment de relative sécurité avait fini par l’emporter et les travaux, au coût prohibitif avaient été peu à peu abandonnés. Pour autant, les chevaliers ne semblaient occuper que la partie la plus méridionale (le sud) de l’île. Le reste des terres étaient recouvert par un imposant massif boisé encerclant quelques collines forestières, qui dominaient l’île de toute leur hauteur.
Au centre du hameau, la communauté de serfs qui vivaient dans les pauvres masures des alentours s’était rassemblée, tout autour de la place centrale. Nombre d’entre eux portaient des torches et il était d’autant plus facile de les distinguer et de passer inaperçu, tous étaient éblouis par les vives lumières et ne s’intéressaient qu’au bûcher dressé au centre du village. Il n’y avait ni femme, ni enfant, dans cette communauté, les chevaliers Ardents prônaient une vie vertueuse et austère, loin des tentations. Les femmes étaient considérées comme des tentatrices et des corruptrices, suppôts du chaos. Leur esprit, trop faible, était incapable de résister à la moindre tentation et elles pouvaient entraîner dans leur déchéance, le plus saint des hommes.
Quelques rares soldats, écuyers ou chevaliers semblaient assurer une piètre vigilance et essayer de calmer les ardeurs des serfs les plus exaltés, pendant qu’un homme vêtu d’une riche robe pourpre haranguait la foule tout en désignant régulièrement le pauvre condamné ligoté à pilier cerné de bûches. La plupart des hommes d’armes présent, vociféraient en cœur avec la foule et personne ne repéra la horde viking, prête à se jeter dans la mêlée.
Les quelques Vikings qui parlaient briton, rapportèrent que l’homme attaché au poteau était accusé d’apostasie. Il était la lumière des Keltoï, traître à son dieu, il aurait dû, éclairer de son savoir les ténèbres de la barbarie, plutôt que de composer avec elle. Il était coupable de tolérance et de bienveillance envers les peuples barbares. Il prêchait en faveur d’une cohabitation pacifique entre les dieux et entre les hommes. Alors que les flammes l’entouraient, il exprimait de la commisération et de la mansuétude à l’égard de ses bourreaux. Il espérait que l’Unique, un jour, leur ouvrirait les yeux et leur pardonnerait tous leurs méfaits.
Le prélat, vêtu de pourpre, asséna sa condamnation « Éreine l’Apostat, l’Ordre des chevaliers Ardent, seul digne défenseur de la foi te condamne à mourir brûlé jusqu’à ce que ton corps et ton esprit soient purifiés. Tes cendres seront dispersées aux quatre vents pour que nul ne puisse te rendre hommage. Ton nom sera effacé et tous ceux qui t’ont porté assistance seront pourchassés et purifiés. »
Sur ces mots, la foule à l’instar du prélat, jeta ses brandons dans le bûcher. Les flammes ravivées par toutes ces torches léchèrent le condamné. Il ne pouvait échapper à son funeste destin Tous pouvaient l’entendre prier et demander à son dieu de pardonner la foule ignorante. Entièrement consacré à sa dévotion, il semblait ignorer les flammes.
Alors que tous entamaient un chant sur la justice et la colère divine, le ciel se mit à tonner puis se déchira et une pluie diluvienne s’abattit sur le village et le bûcher, menaçant de l’éteindre. Furieux, le grand-prêtre saisit une lance et se prépara à transpercer le malheureux condamné. C’est à ce moment que les Vikings se décidèrent à lancer l’assaut.
Quinzième hiver du règne Jarl Sigurd HARALDSON
Lors de « LeidÞing », l’assemblé automnale (équinoxe de septembre), Sigurd HARALDSON le Jarl de THURSO (trad : La rivière de Thor) annonça son intention d’attaquer la commanderie des chevaliers Ardents, l’Ordre de chevalerie britannien, quasi-inquisitorial, du dieu Unique. L’Ordre, détiendrait un objet fabuleux « La lumière des Keltoï » qui était très précieux aux yeux des Gaëls. Le Jarl espérait ainsi négocier une alliance ou au moins un échange profitable avec les Gaëls, s’il restituait leur bien à ces derniers.
La Commanderie était en plein territoire picte sur l’île Sealtainn au nord des Orcades (un groupe d’îles au nord de Britannia). La rumeur disait que la commanderie avait été bâtie, sur les ruines d’un ancien temple Achéen (les Achéens étaient les peuples de la première grande puissance occidentale, qui avaient conquis, par le passé, une partie du monde, plus ou moins unis, et dirigés par un conseil « la ligue Achéenne » composée de rois, chacun à la tête de cité-État, réunis par des alliances labiles). Ils avaient exploré ces terres et de nombreuses autres, il y a de deux mille ans, et construit des temples un peu partout. Leurs dieux, sont considérés par la plupart des érudits comme les dieux souverains, à l’origine des autres dieux. Que ce soit, les anciens dieux de l’Empire, la puissance qui détrôna la Ligue, les dieux des Gaëls, et même les dieux Nordiques, tous ne seraient que des aspects des dieux Achéens. Les siècles passants, les descendants de l’Empire, conquérant de Britannia et d’une grande partie du monde, c’étaient majoritairement convertis, de gré ou de force, au dieu Unique. Il était fréquent que les nouveaux édifices du dieu Unique soient bâtis sur les ruines des temples plus anciens, effaçant ainsi toutes traces de ces divinités archaïques. Il n’y avait plus que dans les terres les plus sauvages ou inhospitalières, et les campagnes les plus reculées, des croyants des dieux anciens.
Lors de l’invasion de Britannia, par l’Empire, il y a, près d’un millénaire, de cela, il n’était aucunement question de religion, seule l’hégémonie impériale justifiait cette conquête. Avec le temps et la conversion au monothéisme de l’Empire, le culte de l’Unique devint de plus en plus entreprenant et de plus en plus dominant. Fort heureusement pour les Gaëls, la domination impériale ne se limitait qu’aux grandes cités et aux Illionovantes qui s’appelaient dorénavant les britons, le clan Gaël traître à son peuple, dirigeant actuel de Britannia.
L’île de Britannia, couverte de terres boisées et sauvages, avait résisté plus ou moins ouvertement à l’Empire puis à sa nouvelle religion. La chute de l’Empire, il y a plus de deux siècles n’avait pas causé la fin du culte de l’Unique, mais simplement freiné son développement. Il fallait reconnaître que dans cette religion, si les officiants ne faisaient pas de miracles spectaculaires, les populations semblaient protégées de nombreux périls. Plus la croyance était forte, plus fortes étaient les populations. Les maladies se faisaient rares, les récoltes étaient meilleures, le peuple semblait plus heureux. Il y avait de quoi convaincre les plus sceptiques.
Le Jarl avait obtenu l’information par des marchands, ces Vikings atteints de fésjukr « la maladie d’argent, la folie du profit ». Pour les vrais guerriers, les marchands n’étaient bien souvent que des dvergr (nains) à l’apparence de Vikings. Les marchands, toujours à l’affût de bonnes affaires, laissaient souvent traîner leurs oreilles ou payaient des gens pour le faire avec plus de talent. Ils commerçaient régulièrement avec Kaer Lud, la prospère capitale des Britons surnommée « la porte de Muspellheim » par les Vikings. Le surnom venait à la fois de la partie de la ville qui avait été ravagée par un violent incendie et qui n’était toujours pas reconstruite (c’étaient les quartiers pauvres) et aussi une référence au dieu Unique, dieu du feu (plus précisément de lumière et du savoir, mais cette subtilité échappait, quelque peu, au Viking). De surcroît, son soi-disant messie avait été condamné au bûcher pour hérésie et brûlé par ceux même qui étaient à l’origine de la croyance en un dieu unique, les Élohims, qui n’avaient pas reconnu le divin messie. Le feu était incontestablement l’élément qui caractérisait cette population et son culte. Les Vikings faisaient souvent référence au dieu Unique comme le dieu mort ou le dieu calciné.
Convaincu que les Chevaliers détenaient ce trésor, un raid de nuit est organisé peu après. Les participants aux raids ne seraient que des guerriers confirmés et les félagi, ces jeunes Vikings qui avaient décidés de se mettre au service de la communauté. Les membres de cette fraternité, assuraient les rôles de gardes, de patrouilleurs, de bûcherons, de chasseurs, etc... En contrepartie, ils bénéficiaient du gîte et du couvert dans la salle commune du grand skali, la maison du chef qui sert de salle de rassemblement, et d’un entraînement guerrier puis d’un équipement au terme de leur service.
L’île n’était qu’à un peu moins d’une nuit de voyage. Avec un peu d’adresse, les Vikings arriveraient au début de la nuit qui s’annonçait sans lune et pourraient s’enfuir en profitant de la marée. Si tout se déroulait bien, ils pourraient s’abattre sur les villageois et les quelques chevaliers présents puis repartir avant que le jour soit levé.
Les dieux devaient sûrement approuver cette expédition. Le ciel était noir, mais l’orage ne se décidait pas à éclater, la nuit sans lune et sans étoile, dissimulait à tous les regards les navires des pillards. Guidés par la pierre magnétique du chef, les trois drakkars du clan, fendaient les eaux, dans le plus grand silence. Au loin, une vive lueur émanait de l’île, laissant penser qu’une cérémonie, sûrement en hommage au dieu Unique, se déroulait. Les navires accostèrent invisibles et silencieux, sans que personne ne les remarque. Les cris d’une foule en colère emplissaient la nuit et les nombreuses torches portées par les membres de l’assemblé, assuraient aux navires de se fondre dans les ténèbres. Nul, ne semblait s’intéresser à ce qui se déroulait en bordure du port.
Amarré au petit port local, en plus des petites embarcations de pêche, une cogue, navire mi-marchand, mi-guerrier « l’Ardent Ami », qui portait haut la bannière de l’ordre, était amarré et chaloupait au gré des vagues. En quelques instants, l’équipage, tout absorbé qu’il était, par le spectacle sur la place centrale, était rapidement neutralisé ou plus précisément éliminé. La consigne était claire, aucun témoin. Les félagi, impatients de montrer leurs talents au combat, s’étaient empressés de jeter à l’eau, déjà glaciale en cette fin de saison, pour escalader silencieusement les bords de la cogue. La consigne, Pas-de-quartier, fut appliquée sans le moindre remord et dans la plus grande discrétion.
Mais, à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire se disaient déjà les jeunes combattants. Ils s’empressèrent de descendre subrepticement sur le port et se rapprochèrent du centre du village et de la foule vociférante.
Au loin, l’ombre de la sinistre commanderie se devinait dans les ténèbres. Sa construction n’avait jamais été terminée. Malgré son emplacement, en plein cœur d’un territoire hostile, les Pictes, ces curieux petits hommes couverts de guède, qui dominaient toute la région, n’avaient jamais attaqué l’île et ses habitants. Les pictes étaient adorateurs de puissances primordiales, plus anciennes, même, que les dieux. Ils ne se mêlaient que rarement aux autres hommes, mais ils étaient souvent prompts à défendre leur territoire. Malgré cette terrible réputation, la commanderie avait traversé les époques sans le moindre assaut. Un sentiment de relative sécurité avait fini par l’emporter et les travaux, au coût prohibitif avaient été peu à peu abandonnés. Pour autant, les chevaliers ne semblaient occuper que la partie la plus méridionale (le sud) de l’île. Le reste des terres étaient recouvert par un imposant massif boisé encerclant quelques collines forestières, qui dominaient l’île de toute leur hauteur.
Au centre du hameau, la communauté de serfs qui vivaient dans les pauvres masures des alentours s’était rassemblée, tout autour de la place centrale. Nombre d’entre eux portaient des torches et il était d’autant plus facile de les distinguer et de passer inaperçu, tous étaient éblouis par les vives lumières et ne s’intéressaient qu’au bûcher dressé au centre du village. Il n’y avait ni femme, ni enfant, dans cette communauté, les chevaliers Ardents prônaient une vie vertueuse et austère, loin des tentations. Les femmes étaient considérées comme des tentatrices et des corruptrices, suppôts du chaos. Leur esprit, trop faible, était incapable de résister à la moindre tentation et elles pouvaient entraîner dans leur déchéance, le plus saint des hommes.
Quelques rares soldats, écuyers ou chevaliers semblaient assurer une piètre vigilance et essayer de calmer les ardeurs des serfs les plus exaltés, pendant qu’un homme vêtu d’une riche robe pourpre haranguait la foule tout en désignant régulièrement le pauvre condamné ligoté à pilier cerné de bûches. La plupart des hommes d’armes présent, vociféraient en cœur avec la foule et personne ne repéra la horde viking, prête à se jeter dans la mêlée.
Les quelques Vikings qui parlaient briton, rapportèrent que l’homme attaché au poteau était accusé d’apostasie. Il était la lumière des Keltoï, traître à son dieu, il aurait dû, éclairer de son savoir les ténèbres de la barbarie, plutôt que de composer avec elle. Il était coupable de tolérance et de bienveillance envers les peuples barbares. Il prêchait en faveur d’une cohabitation pacifique entre les dieux et entre les hommes. Alors que les flammes l’entouraient, il exprimait de la commisération et de la mansuétude à l’égard de ses bourreaux. Il espérait que l’Unique, un jour, leur ouvrirait les yeux et leur pardonnerait tous leurs méfaits.
Le prélat, vêtu de pourpre, asséna sa condamnation « Éreine l’Apostat, l’Ordre des chevaliers Ardent, seul digne défenseur de la foi te condamne à mourir brûlé jusqu’à ce que ton corps et ton esprit soient purifiés. Tes cendres seront dispersées aux quatre vents pour que nul ne puisse te rendre hommage. Ton nom sera effacé et tous ceux qui t’ont porté assistance seront pourchassés et purifiés. »
Sur ces mots, la foule à l’instar du prélat, jeta ses brandons dans le bûcher. Les flammes ravivées par toutes ces torches léchèrent le condamné. Il ne pouvait échapper à son funeste destin Tous pouvaient l’entendre prier et demander à son dieu de pardonner la foule ignorante. Entièrement consacré à sa dévotion, il semblait ignorer les flammes.
Alors que tous entamaient un chant sur la justice et la colère divine, le ciel se mit à tonner puis se déchira et une pluie diluvienne s’abattit sur le village et le bûcher, menaçant de l’éteindre. Furieux, le grand-prêtre saisit une lance et se prépara à transpercer le malheureux condamné. C’est à ce moment que les Vikings se décidèrent à lancer l’assaut.
Dernière édition par Valombreuse le Ven 29 Mars 2024 11:37, édité 2 fois.
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« Non seulement Dieu joue aux dés, mais en plus il triche. »
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Re: Chroniques des hommes du Nord I
Merci de ce texte.
Est-ce un rapport de partie ou une manière d'introduire un univers perso ?
La question n'est pas complètement innocente, je vais bientôt faire jouer Secrets of the Golden Throne, un setting et une campagne vaguement celtique et je prends tout élément d'inspiration.
Est-ce un rapport de partie ou une manière d'introduire un univers perso ?
La question n'est pas complètement innocente, je vais bientôt faire jouer Secrets of the Golden Throne, un setting et une campagne vaguement celtique et je prends tout élément d'inspiration.
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Re: Chroniques des hommes du Nord I
Oui, il s’agit des débuts de ma campagne viking. Elle se déroule dans un monde similaire au notre où la magie et les légendes sont des réalités. La période correspond aux « Dark Ages » anglais.
La campagne débute au nord de l’Angleterre, plus exactement en écosse.
Les références sont des classiques de la philologie. Les Achéens sont évidemment les Grecs. La rencontre Achéens-Gaëls, est une référence au voyage de Pythéas.
L’Empire est évidement Rome. Le peuple traitre des Gaëls ne sont pas les les Illionovantes mais les Trinovantes (la nouvelle Troie). Je fais référence aux descendants d’Énée qui auraient fondé cette tribu et se seraient mêlés aux Gaëls par la suite (Brutus de Bretagne). Les romains auraient fait alliance avec eux, en se reconnaissant des origines communes.
L’Apostat est un clin d’œil à Pelage l’Hérésiarque qui s’oppose au manichéisme de Saint Augustin.
Je ne connais pas “Secrets of the Golden Throne”. J’ai l’impression que cela fait référence à la (Un)Seelie court. Voir peut-être du coté de « Huon de Bordeaux » et/ou « Le songe d’une nuit d’été ».
Si tu peux être un peu plus précis, peut-être pourrai-je t’indiquer des références.
La campagne débute au nord de l’Angleterre, plus exactement en écosse.
Les références sont des classiques de la philologie. Les Achéens sont évidemment les Grecs. La rencontre Achéens-Gaëls, est une référence au voyage de Pythéas.
L’Empire est évidement Rome. Le peuple traitre des Gaëls ne sont pas les les Illionovantes mais les Trinovantes (la nouvelle Troie). Je fais référence aux descendants d’Énée qui auraient fondé cette tribu et se seraient mêlés aux Gaëls par la suite (Brutus de Bretagne). Les romains auraient fait alliance avec eux, en se reconnaissant des origines communes.
L’Apostat est un clin d’œil à Pelage l’Hérésiarque qui s’oppose au manichéisme de Saint Augustin.
Je ne connais pas “Secrets of the Golden Throne”. J’ai l’impression que cela fait référence à la (Un)Seelie court. Voir peut-être du coté de « Huon de Bordeaux » et/ou « Le songe d’une nuit d’été ».
Si tu peux être un peu plus précis, peut-être pourrai-je t’indiquer des références.
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Re: Chroniques des hommes du Nord I
Les précisions du setting sont époustouflantes. Le premier texte donne l'impression d'être témoin ou même participant.
Vu l'approche historique, comptes tu motoriser ta campagne avec du DD ou un autre JdR ?
Vu l'approche historique, comptes tu motoriser ta campagne avec du DD ou un autre JdR ?
Apprenez à penser par vous même, sinon d'autres le feront pour vous.
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Re: Chroniques des hommes du Nord I
Merci Outsider, décidément tu es trop bon avec moi
Par motoriser tu veux dire jouer, j’imagine ? (Je me sens très vieux tout d’un coup…)
J’ai déjà commencé la campagne avec les règles de Valombreuse et Dragons...
J’avais précédemment mis à disposition, au sujet d’une question sur quelles informations faire lire /donner aux joueurs le prologue de la campagne (je remets la pièce jointe). La campagne a débuté il y a plus de deux ans, mais nous jouons, hélas, très rarement, car nous avons le plus grand mal à coordonner nos disponibilités. Nous jouons le plus souvent en visio et de temps en temps en présentiel.
Nous attendons d’être tous à la retraite pour nous retrouver sur nos terres niçoises et reprendre régulièrement nos activités d’adolescents. Je joue avec mes amis des années 80. Nous avons débuté quasiment ensemble et avons continué à travers le temps et la distance (beaucoup sont partis à Paris pour des raisons professionnelles). Nous nous retrouvons régulièrement sur Nice ou sur les environs, pour faire les ados (avec une carte bleue, car nous ne sommes plus aussi fauchés qu’avant) et profitons pour faire du jeu de rôle ou d’autres choses au grand damne de nos compagnes respectives.
Comme beaucoup d’ancien joueur, j’ai fini par créer mon univers, que j’ai voulu très inspiré de notre monde. Je l’avais présenté dans https://www.donjondudragon.fr/forum/vos ... 82#p280382
Par motoriser tu veux dire jouer, j’imagine ? (Je me sens très vieux tout d’un coup…)
J’ai déjà commencé la campagne avec les règles de Valombreuse et Dragons...
J’avais précédemment mis à disposition, au sujet d’une question sur quelles informations faire lire /donner aux joueurs le prologue de la campagne (je remets la pièce jointe). La campagne a débuté il y a plus de deux ans, mais nous jouons, hélas, très rarement, car nous avons le plus grand mal à coordonner nos disponibilités. Nous jouons le plus souvent en visio et de temps en temps en présentiel.
Nous attendons d’être tous à la retraite pour nous retrouver sur nos terres niçoises et reprendre régulièrement nos activités d’adolescents. Je joue avec mes amis des années 80. Nous avons débuté quasiment ensemble et avons continué à travers le temps et la distance (beaucoup sont partis à Paris pour des raisons professionnelles). Nous nous retrouvons régulièrement sur Nice ou sur les environs, pour faire les ados (avec une carte bleue, car nous ne sommes plus aussi fauchés qu’avant) et profitons pour faire du jeu de rôle ou d’autres choses au grand damne de nos compagnes respectives.
Comme beaucoup d’ancien joueur, j’ai fini par créer mon univers, que j’ai voulu très inspiré de notre monde. Je l’avais présenté dans https://www.donjondudragon.fr/forum/vos ... 82#p280382
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Re: Chroniques des hommes du Nord I
Par motorisation, j'entends le système de règles utilisées. Donc Valombreuse & Dragons est le moteur. Donc, je suppose, du DD modifié par des règles personnelles.
Le prélude est motivant. Les joueurs ont moyen d'y croire.
Autant de précisions historiques aident à l'immersion et j'ose croire qu'avec un peu de pratique la terminologie devient naturelle.
Le prélude est motivant. Les joueurs ont moyen d'y croire.
Autant de précisions historiques aident à l'immersion et j'ose croire qu'avec un peu de pratique la terminologie devient naturelle.
Apprenez à penser par vous même, sinon d'autres le feront pour vous.
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