Vos lectures du moment

[Betanaelle]

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D'Ayerdhal, j'ai beaucoup aimé Histrion et Sexomorphose, de la SF très inspirée de Dune et d'Asimov, avec assez d'irrévérence et un ou deux twists qui m'avaient assez plu à l'époque pour que je l'offre à un pote. (Je conseille de lire les deux pour avoir le fin mot de l'histoire.)

Je recommande aussi Parleur ou les chroniques d'un rêve enclavé, une histoire de révolte dans une cité médiévale, ne serait-ce que pour le personnage central.

Et pour ceux qui aiment les trucs plus contemporains et peut-être plus sombres, il y a Bastards. C'est l'histoire d'un écrivain qui souhaite écrire sur un fait divers et se retrouve au milieu d'un conflit millénaire occulte impliquant des dieux égyptiens.

Histrion et Sexmorphoses c'est un peu du space opéra français, j'avais bien aimé, des concepts nouveaux pour l'époque avec les Andre et les non Andre, des psi et pleins d'autre chose.

Mis celui que j'ai le plus aimé c'est Mytale, une sorte de post-apo avec des mutations et des pouvoirs spi, Audam En Tha, qu'elle héroïne !

Les autres livre je ne connais pas.

[Cadderly]

J'ai enfin pu me procurer l'intégrale Heldenhammer de Graham McNeil.
Soit c'est la version omnibus en pattes de mouche mais après 2 ans de recherche, je suis content.
Ce n'est pas de la grande littérature mais de la lecture détente et fondement d'un univers. Sa lecture est prévue pour juillet/août 2025 mais j'espère pouvoir commencer avant.

[Valombreuse]

Pour les amateurs d’uchronie, j’invite à lire « La Gloire de l’Empire » de DORMESSON (Il n'est pas nécessaire d'apprécier l'auteur pour apprécier son œuvre). la chronique d'un empire imaginaire à mi-chemin entre les cités -États du monde hellénique, voire hellénistique et de l’empire romain.


Une autre curiosité, « Le judas de Léonard » de Léo PERUTZ qui raconte les pérégrinations de Léonard de Vinci à la recherche du modèle qui incarnera pour l’éternité ou au moins pour les prochains siècles la tête de judas. (cela fait une très bonne idée d’aventure, un joueur est contacté par un artiste célèbre pour incarner un déicide en échange d’une belle récompense)

[squilnozor]

On m'a offert ce truc pour mon anniv (photo ci-dessous). C'est assez étonnant comme cadeau, d'une part parce que je ne joue pas, d'autre part parce qu'un jeu d'initiation pour enfants, à moi qui ai 50 piges et qui n'ai pas d'enfants, c'est plutôt inattendu. Je ne sais même pas qui me l'a offert - c'était dans un carton commun avec des cadeaux d'un peu tout le monde.

Je viens de le lire. Je l'ai trouvé pas mal du tout. Il y a des petits jetons pour symboliser les pv et les autres « consommables » afin de ne pas gribouiller les fiches de perso (je suppose que les jeunes détestent ça - alors que nous on aime plutôt bien les feuilles dégueues et trouées à force d'avoir été gommées), et plus généralement, les règles sont simples sans être les plus simples du monde, mais tout est fait pour ne pas s'emmerder avec. On n'est jamais rien censé écrire sur les feuilles de persos. Ça pose d'ailleurs un problème si on joue la règle (optionnelle) d'expérience. Après chaque scéna, on peut choisir un bonus (par exemple +1 dans une carac), mais comme les feuilles de persos restent intactes, ils disent d'écrire ce bonus sur un bout de papier à côté, ce qui n'est pas top. Il y a sûrement moyen de trouver un meilleur système.

L'univers du jeu est outrageusement pompé sur Star Wars. J'ai l'impression que l'ensemble fonctionne bien, mais bien sûr, il faudrait voir à l'usage (ce que je ne ferai certainement jamais). En particulier, j'ai l'impression que les persos sensibles à la force sont trop avantagés par rapport aux autres. Dans tous les cas, si quelqu'un veut essayer, c'est vraiment pas cher. C'est marqué 10 € près du code barre, mais il y avait une étiquette collée par-dessus (que les gens ont visiblement oublié de décoller ) marquée 2,99 €.

[Kael]

bonjour à tous!
je profite d'une pause dans un emploi du temps trop chargé pour reprendre le sujet des livres d'Ayerdhal, pour rappeler l'existence de "Demain une oasis", un livre que j'ai adoré, et qui pourrait être une idée de scénario dans un monde contemporain...

[Cadderly]

J'ai enfin fini les 7 livres du cycle de Hawkmoon.
J'ai mis autant de temps pour le 7e que pour les 6 premiers.
Mon ressenti :
1er : très bien
2e : bien
3e : bien
4e : bien
5e : très bien
6e : bien
7e : moyen

C'est amusant car les meilleurs, 1 et 5, sont les premiers de leur sous-cycle (la légende commence au 1er, la nouvelle légende au 5).
J'ai l'impression que l'auteur soigne beaucoup le début de ses histoires.
Ce qui est dommage est que le dernier est de très loin le plus important, ses implications sont phénoménales, mais pas facile d'accès, avec des redondances lourdes, le " si fait " qui revient des dizaines de fois (si pas plus de 100).

La force de l'auteur reste sa capacité à trouver les mots justes et à décrire en un paragraphe ce que d'autres auteurs décrivent en un chapitre. C'est très efficace.
Sa faiblesse un peu les dialogues, peu personnalisés, on sent peu les nuances de caractères à travers les mots.
En résumé, excellent pour le narratif, très moyen pour le discours direct.

Au final, faut que je me trouve l'encyclopédie de " la conjonction des millions de sphères " pour essayer de démêler un peu tout ça ^°

[Mériadec]

Je vous conseille de lire les enquêtes de frère Athelstan, de Paul Harding, aussi connu comme écrivain sous le nom de Paul Doherty.
Ce sont les enquêtes d'un moine dominicain peu après la mort d'Edouard 3 d'angleterre.
Paul Doherty est professeur d'histoire. Toutes les enquêtes permettent de découvrir le monde médiéval réel, et les enquêtes sont de véritables petits bijoux

Je viens de finir la Galerie du rossignol et j'enchaîne avec le Donjon du bourreau. Je ne suis pas déçu, c'est vraiment excellent. Le duo entre le dominicain et le coroner fonctionne très bien.

Du même auteur, il y a aussi les enquêtes de Hugh Corbett (sous Edouard I) et celles du juge Amerotkê (juge dans l'Egypte ancienne). Quelqu'un a déjà lu ces ouvrages ?

[squilnozor]

Quand j'ai lu les Hawkmoon, je suis quasi sûr qu'il y en avait sept (un cycle de quatre et un cycle de trois).

[Khelben]

Dans la veine des romans historiques anglais, je viens de relire l'excellent (en anglais, je ne sais pas ce que vaut la traduction) Dissolution de C. J. Sansom. L'époque d'Henry VIII est vraiment bien rendue et l'intrigue intéressante (il y a eu une minisérie, Shardlake, qui n'est pas mal mais ne restitue pas aussi bien le contexte que le roman).

[Cadderly]

Je confirme et corrige Squilnozor, 7 bien entendu, me suis trop attardé sur le 7e

[squilnozor]

Je viens de lire Le Talon de fer, de Jack London. C'est un roman d'anticipation publié en 1908, et qui décrit l'évolution de la société américaine et mondiale, et la vie du couple de héros du roman, dans les années 1910 et 1920, et le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est pas rigolo. Mais IRL non plus, il n'y a pas eu que du rigolo à l'époque.

En gros, le thème du roman, c'est de décrire comment l'oligarchie au pouvoir, quand elle est menacée par les aspirations démocratiques des peuples, préfère toujours se transformer en un pouvoir autoritaire et militariste dont elle sait qu'il ne remettra jamais en question les inégalités sociales. Autrement dit, comment les possédants capitalistes n'ont rien contre une dose (illusoire ou réelle) de démocratie tant que ça ne remet pas en cause leurs privilèges, mais serrent la vis dans la vis dans le cas contraire, et pour ce faire, recourent toujours aux mêmes méthodes afin de se fabriquer une légitimité publique : agitation de « menaces » (allant jusqu'à l'organisation de faux attentats et dénonciation de boucs émissaires), verrouillage des médias, caporalisation du parlement, corruption des syndicats réformistes, militarisation et policiarisation à outrance, complicité de l'église, etc.

À la lecture, c'est étonnant à quel point ce qui se passe dans le roman est proche de ce qui s'est passé dans la réalité, par exemple avant les deux guerres mondiales, mais pas seulement. Jack London apparaît comme un véritable visionnaire. Et même aujourd'hui, la similarité avec ce qui se passe en France et dans le monde est assez remarquable. Qu'on soit favorable à l'évolution actuelle de la société ou non, objectivement, les crédits militaires sont en forte hausse (toujours pour des bonnes raisons, bien sûr), l'exécutif prend le pas sur le parlementarisme, les mouvements de contestation sont criminalisés et réprimés, les lois d'urgence provisoires sont pérennisées, la sécurité prime sur les libertés individuelles, la concentration des médias dominants est totale, etc. Dans le roman, tout ça se termine en bain de sang, l'oligarchie matant toute révolte avec une violence inouïe (mais avec la presse qui déforme la réalité et/ou affirme que c'était nécessaire bien sûr). Dans le monde réel, je ne sais pas du tout où on va.

En réalité, London ne fait que vulgariser des théories marxistes. Parfois, il disserte un peu trop. Par exemple, son héros (qui est à son image) fait souvent face à ses contradicteurs. Il énonce des vérités sur l'injustice et les inégalités sociales inhérentes au capitalisme, mais à chaque fois, ses contradicteurs sont très maladroits (au contraire du héros qui est un orateur hors pair). Ils commencent par dire un peu gnagnagna c'est pas vrai, mais assez rapidement, vu qu'ils ont objectivement tort et que c'est indéniable, ils esquivent, ils versent dans la violence verbale. Ces scènes du roman semblent très naïves par rapport au monde réel. Alors oui, dans la réalité aussi, les « débatteurs » sont à peu près tous nuls ; ils ont plein de techniques (pas subtiles du tout) pour ne pas répondre, diffamer, contre-attaquer, dire de la merde, s'interrompre tout le temps les uns les auters, quel que soit leur bord, et la qualité des débats est systématiquement nulle. Mais c'est vraiment exagéré dans le roman ; ça fait très naïf d'avoir un tel contraste entre d'un côté le héros qui est calme, didactique, qui énonce des vérités et les démontre de manière incontestable, et de l'autre, tous les autres qui au bout de quelques secondes n'ont plus aucun argument. Dans la vraie vie, c'est beaucoup plus confus, et même les rares fois où quelqu'un n'est pas venu pour aller à la baston, mais juste pour expliquer calmement ce qu'il a à dire, en en appelant à la raison plutôt qu'aux émotions, alors de toute façon, personne ne le laisse parler.

Ce qui est habile de la part de l'auteur, c'est qu'il était déjà un écrivain connu et apprécié lorsqu'il a publié ce roman. Il avait un lectorat nombreux et hétérogène. Il savait qu'il serait lu, et qu'à travers lui, des thèses marxistes seraient lues par un public qui n'aurait jamais fait « naturellement » cette démarche. Et donc, c'est très malin. Il simplifie énormément ces thèses, presque à l'excès, mais c'était probablement nécessaire. Alors d'un côté, d'un point de vue littéraire, c'est pas toujours top ; on a une impression de marxisme expliqué aux petits enfants, mais d'un autre côté, ça a l'avantage de rendre très accessible des démonstrations à un public non averti. Et certes, c'est un bouquin militant, voire propagandiste, mais ça reste aussi un vrai roman d'anticipation qui préfigure par exemple Philip K. Dick.

Outre le style qui n'est pas toujours à la hauteur, je ferais deux reproches quant au contenu. D'abord, le rôle des femmes est un peu « oldschool ». Il est cantonné deux aspects traditionnels : soit la femme « soutien » des héros, militante et investie dans la lutte, logisticienne, intendante, mais pas en première ligne quand ça chauffe. Pourtant, London avait connaissance des événements de la commune de Paris, dont il s'est inspiré, et devait savoir que les femmes ont pris part aux combats autant que les hommes. Soit la femme fatale, qui lutte avec ses charmes. Tout ça manque de finesse. Ensuite, la masse des opprimés du capitalisme, de ceux qui n'ont pas d'activité militante et sont juste broyés au quotidien et vivent dans la misère, est décrite en des termes méprisants, avec des adjectifs bestiaux. London semble opérer une hiérarchie au sein de la classe des victimes du système : d'une part ceux qui ont les moyens physiques et intellectuels de lutter, d'autre part, cette masse bestiale.

Je pense que l'un dans l'autre, ça reste un livre à lire. On sent que l'auteur croit à l'importance de ce qu'il écrit, et confère un véritable souffle épique au roman.