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[jihem]

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je suis aussi assez inconditionnel de Vargas et les historiens colocataires à des étages différents en fonction de leur époque d'étude c'est bien accrocheur.

[squilnozor]

Néfer le Silencieux (Christian Jacq). J'avais eu ce bouquin gratuitement dans une librairie ça doit faire au moins quinze ans, et je n'avais jamais eu envie de le lire parce qu'il fait partie d'une série de quatre et que je ne tenais pas à acheter les autres. Mais j'ai changé de stratégie depuis peu. Maintenant si j'ai un tome 1 d'une série, je le lis, puis si un jour j'ai le tome 2 je le lis, puis si un jour j'ai le tome 3, je le lis, etc., mais je ne m'impose plus d'être certain d'avoir toute une série avant de commencer.

J'ai donc enfin lu ce roman. J'ai bien apprécié. Ça se passe dans l'Égypte antique, au temps de la fin du règne de Ramsès II, un cadre qui m'inspire beaucoup. C'est une histoire de machination, celle d'un administrateur puissant et sans scrupules qui veut saper une institution mystique qu'il ne comprend pas, sans savoir qu'elle est un des piliers de l'empire. Les héros sont des membres de cette institution, qui, dans ce tome 1, ne connaissent pas l'existence de cette machination.

L'histoire est racontée de manière très simple, très linéaire. Il y a peu de personnages, le livre est relativement court et le style est assez pauvre, limite scolaire. Le roman peut se lire sans problème à l'âge où on peut lire Bilbo, c'est-à-dire dès la fin de l'école primaire. En soi, ça ne m'a pas dérangé du tout, mais je serai content de repasser à des bouquins au style un peu plus ambitieux. Ça a l'avantage d'être une lecture distrayante, facile et rapide, et mine de rien plutôt efficace car on se laisse volontiers entraîner dans l'aventure et on a envie de savoir ce qu'il va advenir des héros.

Je me suis renseigné un tout petit peu sur l'auteur. Il n'est pas apprécié des historiens, car apparemment, il fait de la vulgarisation de niveau zéro, en travestissant totalement l'histoire pour des motifs romanesques ou idéologiques, genre Lorent Deutsch (ortho ?) Effectivement c'est craignos, mais à la limite, il suffit de savoir que tout ce qu'on a l'impression d'apprendre sur l'Égypte antique en lisant le livre n'a en réalité aucune valeur historique, et ça va. En tout cas, ça ne me dissuadera certainement pas de lire les tomes suivants un jour ou l'autre.

[Gobelure]

J'ai lu récemment les Marins ne savent pas nager, de Dominique Scali, qui traîne en bonne place sur les tables des libraires.

Cela se passe sur l'île fictive d'Ys, quelque part dans une ambiance martitime d'un XVIIIème siècle alternatif bien que l'époque ne soit jamais vraiment précisée. L'île a comme particularité d'avoir un modèle social centré sur un monde à deux vitesses : les Citoyens - riches - qui habitent la ville sont bien à l'abris derrière leurs hauts remparts, tandis que les Riverains - pauvres - sont relégués sur le rivage et risquent d'être engloutis deux fois par an, au moment des grandes marées d'équinoxe, moment où ils doivent quitter leurs demeures et chercher refuge dans les quelques espaces en hauteur qui leur sont accessibles - mais pas à tous.

L'histoire suit les tribulations de la jeune Danaé Berrubé-Portanguen, dite Danaé Poussin, orpheline de parents citoyens décédés, et riveraine de son état. Comment survivre au jour-le-jour sur la grève ? Comment survivre aux grandes marées quand on est une jeune fille sans protection ? Sera-t-elle faite citoyenne un jour (sachant que la très grand majorité des citoyens sont des hommes ) ? Je ne dévoilerai rien de tout cela, juste que Danaé Poussin a un avantage immense sur l'ensemble de ses compatriotes : elle est la seule à savoir nager !

Si le premier niveau de lecture relate les aventures de Danaé Poussin, il y a en filigrane tout un propos entre utopie, critique sociale, et réflexion sur la condition féminine. Mais ce qui m'a surtout plu dans ce livre est la qualité de l'écriture. Passé les 50 premières pages, nécessaires à entrer dans la langue artificiellement vieillie et les tournures ampoulées qui ont généralement tendance à m'agacer, je me suis pris au jeu de vivre dans l'ambiance marine. En tournant les pages, j'avais la tête pleine de sel, d'embruns et de varech. J'ai frissonné du vent sur ma chemise mouillée, j'ai tremblé de l'espérance d'un beau naufrage lors des tempêtes, je suis devenu moi-même naufrageur...

Alors si vous aimez la mer, si vous êtes sensible à la belle écriture, ce livre vous plaira peut-être comme il m'a plu.

[squilnozor]

Ça donne envie. J'espère que ça se termine en révolution.

[phildu77]

Je vous conseille les aventure de Hugh Corbett, par l'écrivain Doherty, édition 10/18 (non, je ne touche pas de royalties, et je ne suis pas actionnaire non plus)

Rien de médiéval fantastique, juste du pure médiéval au temps des rois de France Philippe Auguste et Edouard d'Angleterre, alliant diplomatie, enquête et ambiance médiévale avec la mentalité de l'époque.
Hugh Corbett est le grand clerc d'Edouard, et celui qui résoud toutes les enquêtes par la logique. Le tout est écrit avec style, et donne une autre vision du médiéval. C'était loin d'être la période obscurantiste que l'on croit. Pour mémoire, Doherty est professeur d'histoire et historien médiéval réputé.
Vous découvrirez ainsi pas mal de chose sur la vie à l'époque, qui mine de rien était très cadrée et expéditive en matière de justice.

Dans la même veine, vous avez l'écrivain Jean d'Aillon

[Valombreuse]

Les Catilinaires (Amélie Nothomb). Il s'agit d'un tout petit roman (en poche, 150 pages écrit gros). Bien sûr, ça n'est pas la quantité qui compte, mais... le contenu est assez réduit lui aussi. En gros, c'est une histoire qui arrive à un vieux couple fusionnel. C'est le type qui est le narrateur, la dame étant quant à elle quasi transparente. Le type, lui, a l'air très chiant. Il ne peut pas s'empêcher de faire des discours pleins de références littéraires moisies. Toutefois, ce couple, ce sont des gentils, ceux avec le lecteur est censé sympathiser d'emblée (bon courage !)
Ils sont soudain confrontés à un énorme emmerdement qui, jour après jour, se met à leur pourrir la vie. Pendant plus de la moitié du roman, il est question de leurs tentatives d'adaptation (résister, lutter, esquiver, essayer l'indifférence, etc.). Rien n'y fait, et pour tout dire, il ne se passe pas grand-chose. À la fin, la situation se débloque, ça avance un peu, jusqu'à la toute fin qui est très prévisible. Le roman se dénoue de la seule manière possible, que le lecteur aura devinée au moins vingt ou trente pages avant.
Franchement, ça ne fait pas beaucoup pour un bouquin. Alors oui, d'une certaine manière, ce livre est un livre sur la vacuité, donc on peut trouver une certaine logique dans le fait qu'il soit presque vide, mais bon, moi ça ne m'a pas convaincu. En plus, il y a quelques passages assez prétentieux, et ça, je déteste. C'est mon deuxième livre de Nothomb. J'avais lu Stupeurs et tremblements il y a très longtemps. Je n'avais pas adoré, mais au moins il y avait une histoire, ça se lisait assez bien si je me souviens. Mais là, soit je n'ai rien compris, soit c'est un livre sans contenu.

Sans aucun doute, pour moi, l’un des meilleurs romans d’Amélie NOTHOMB, avec « Hygiène de l’Assassin ».
Les catilinaires, son le nom d’un ouvrage de Cicéron qui fait référence à Catilina, un homme politique, membre des populares (mouvement populaire à tendance sociale, c’est la gauche du sénat romain, ils s’opposaient aux optimates (les meilleurs) composé par la noblesse traditionnelles), romain qui n’avait de cesse de créer des complots pour prendre le pouvoir. Il débute par la célèbre incipit « Quousque tandem abutere, Catilina, patientia nostra? » (« Jusqu'à quand, Catilina, abuseras-tu de notre patience ? »)
J’aime ce personnage qui inlassablement revient tous les jours, en dépit du bon sens, sans dire un mot, puis repart. Il brise la tranquillité de ce couple de retraité (si je me souviens bien). J’apprécie beaucoup l’irrationnelle de la situation.
Malheureusement, le sujet est prometteur et l’absurde laisse espérer une fin inattendues mais comme souvent elle est quelque peu décevante.

[Valombreuse]

Les Catilinaires (Amélie Nothomb). Il s'agit d'un tout petit roman (en poche, 150 pages écrit gros). Bien sûr, ça n'est pas la quantité qui compte, mais... le contenu est assez réduit lui aussi. En gros, c'est une histoire qui arrive à un vieux couple fusionnel. C'est le type qui est le narrateur, la dame étant quant à elle quasi transparente. Le type, lui, a l'air très chiant. Il ne peut pas s'empêcher de faire des discours pleins de références littéraires moisies. Toutefois, ce couple, ce sont des gentils, ceux avec le lecteur est censé sympathiser d'emblée (bon courage !)
Ils sont soudain confrontés à un énorme emmerdement qui, jour après jour, se met à leur pourrir la vie. Pendant plus de la moitié du roman, il est question de leurs tentatives d'adaptation (résister, lutter, esquiver, essayer l'indifférence, etc.). Rien n'y fait, et pour tout dire, il ne se passe pas grand-chose. À la fin, la situation se débloque, ça avance un peu, jusqu'à la toute fin qui est très prévisible. Le roman se dénoue de la seule manière possible, que le lecteur aura devinée au moins vingt ou trente pages avant.
Franchement, ça ne fait pas beaucoup pour un bouquin. Alors oui, d'une certaine manière, ce livre est un livre sur la vacuité, donc on peut trouver une certaine logique dans le fait qu'il soit presque vide, mais bon, moi ça ne m'a pas convaincu. En plus, il y a quelques passages assez prétentieux, et ça, je déteste. C'est mon deuxième livre de Nothomb. J'avais lu Stupeurs et tremblements il y a très longtemps. Je n'avais pas adoré, mais au moins il y avait une histoire, ça se lisait assez bien si je me souviens. Mais là, soit je n'ai rien compris, soit c'est un livre sans contenu.

Sans aucun doute, pour moi, l’un des meilleurs romans d’Amélie NOTHOMB, avec « Hygiène de l’Assassin ».
Les catilinaires, son le nom d’un ouvrage de Cicéron qui fait référence à Catilina, un homme politique, membre des populares (mouvement populaire à tendance sociale, c’est la gauche du sénat romain, ils s’opposaient aux optimates (les meilleurs) composé par la noblesse traditionnelles), romain qui n’avait de cesse de créer des complots pour prendre le pouvoir. Il débute par la célèbre incipit « Quousque tandem abutere, Catilina, patientia nostra? » (« Jusqu'à quand, Catilina, abuseras-tu de notre patience ? »)
J’aime ce personnage qui inlassablement revient tous les jours, en dépit du bon sens, sans dire un mot, puis repart. Il brise la tranquillité de ce couple de retraité (si je me souviens bien). J’apprécie beaucoup l’irrationnelle de la situation.
Malheureusement, le sujet est prometteur et l’absurde laisse espérer une fin inattendues mais comme souvent elle est quelque peu décevante.

[squilnozor]

Je viens de lire un recueil de nouvelle de HPL (La Couleur tombée du ciel, L'Abomination de Dunwich, Celui qui chuchotait dans les ténèbres, Le Cauchemar d'Innsmouth). Je les avais certainement déjà lues, mais la mémoire part complètement en vrille.
J'ai bien aimé évidemment, c'est toujours sympa Lovecraft, mais je n'ai pas kiffé à mort non plus.

[Ashnariel de Silth]

- La Couleur, j'aime bien car elle est assez atypique par rapport au schéma narratif usuel chez HPL, pas de Grands Anciens tentaculaires etc, mais cette insinuation immonde est très bien amenée je trouve.
- L'Abomination, là on est dans le pur jus HPL, très bon pour les GDA qui veulent faire rôder leurs investigateurs du côté de Dunwich..
- Celui Qui... J'aime beaucoup la montée de l'ambiance jusqu'à l'arrivée, après le dénouement aurait mérité mieux peut-être, mais ça reste un classique aussi.
- Le Cauchemar : là c'est aussi du gros classique, y'a des trucs qui tiennent plus ou moins en termes de construction (j'aime pas la conclusion finalement), mais globalement ça fonctionne bien. Très bonne adaptation en jeu vidéo avec Dark Corners of The Earth.

Avec la maturité due à nos âges, je te conseillerais p'tet +
- Le Tertre
- Les Montagnes Hallucinées
- Dans l'Abîme du Temps
- Démons & Merveilles

PS : pas mal le coup de la mémoire, tu vas pouvoir relire plein de trucs comme si c'était la première fois

[squilnozor]

C'est pas faux. D'ailleurs je suis incapable de dire lesquelles j'ai déjà lues dans tes recommandations.

[squilnozor]

Meurtres pour mémoire (Didier Daeninckx) : un polar qui se passe dans les années 80, mais conçu à partir d'un événement antérieur, dans le contexte de la guerre d'Algérie, le massacre du 17 octobre 1961 à Paris. À la fin, il s'avère que les meurtres sur lesquels le héros enquête ne sont absolument pas liés à ce massacre, mais à d'autres événements encore antérieurs, mais bon, spoiler.

Le polar est de facture classique ; c'est une enquête avec ses rebondissements, ses flics pourris, ses flics moins pourris, ses secrets d'État honteux. C'est aussi un bouquin de gros gaucho. En soi ça me va très bien, et je suis totalement en phase avec ce qui est écrit, mais les tirades gauchistes sont assénées de manière un peu artificielle, un peu trop didactique, sans s'insérer parfaitement dans l'intrigue, comme si d'un coup un des personnages venait déclamer une leçon. C'est dommage ; ça casse un peu le rythme. Il y a un autre élément du bouquin que je n'ai pas aimé, et même vraiment pas du tout, c'est l'histoire d'amour, enfin, d'amour, si on veut, entre le héros et la veuve du macchabée. Elle n'est pas développée de manière crédible ; je ne vois pas du tout comment l'auteur peut ne pas se rendre compte que c'est du gros n'importe quoi.

Mais bon, dans l'ensemble, j'ai plutôt bien aimé. Ça se lit facilement, les personnages sont crédibles, l'enquête aussi, la merdasse politico-historique aussi. Clairement ça n'est pas un bon livre de chevet pour nos amis conservateurs qui rôdent peut-être dans le coin, mais depuis quelques décennies, le genre du polar a plutôt viré à gauche dans l'ensemble, donc c'est comme ça.