Les cuirasses pré-médiévales en lin (linothorax) sont tout à fait efficaces contre les armes de l’époque y compris contre les flèches ou les carreaux qui n’ont pas une grande force de pénétration au-delà d’une courte portée. C’est pareil pour les cuirasses en cuir (cuir-asse), l’option de passer sur des cuirasses en bronze doit peut-être dépendre des capacités artisanales, des matériaux disponibles et des habitudes.
Comme à peu près tout le monde est passé à la cotte de maille (anneaux en fer) après les avoir vu sur les celtes, on peut légitimement penser que la cotte de maille, c’est mieux qu’une cuirasse, plus souple, moins épaisse certainement.
(Ah, si, on peut nager avec la cotte de maille gauloise
).En passant le gambison seul protège déjà très bien bien qu'en tissus et souple, au moins contre les armes tranchantes et contondantes, et combiné avec une cotte de maille ou des pièces en métal, les pointes sont également stoppées (dissipation de l’énergie cinétique dans la perforation de la plate ou dans l’explosion des mailles). Et à l'époque médiévale on ne porte pas de cotte de maille sans le gambison. Alors les règles nous font une mauvaise image de l'armure matelassée / gambison, alors qu'en fait c'est la base des armures métalliques médiévales...
(bon après c'est vrai que ce n'est pas facile de nager avec un gambison...
)Quant aux boucliers, il y a sans doute une mauvaise appréciation du rôle du bouclier.
Nous avons tous l’apriori naturel (moi le premier) à voir le bouclier comme un barrage entre le porteur et les armes offensives en défense passive : je place le bouclier entre moi et l’arme adverse, elle tape le bouclier, je n’ai rien. Ça, ça, ne fonctionne vraiment qu’avec les boucliers lourds : scutum romain, l’écu médiéval, aspis koilè (le hoplon des hoplites), le pavois. Ces boucliers sont portés par l’avant-bras et le poing (deux prises dans le bouclier) et l’épaule sert de repos dans l’attente du combat (lanières entre le bouclier et l’épaule). Ce genre de bouclier fonctionne essentiellement dans les configurations d’armées manœuvrant au combat en ligne, pas en mêlée et combat à un-contre-un. Et il est très efficace, c’est effectivement un mur très difficile à passer et autant dire que tirer à l’arc ou l’arbalète, contre ce type de bouclier c’est du temps perdu.
Par contre il y a les boucliers, les vrais utilisés par les PJ dans leurs aventures qui sont prévus pour le combat à un-contre-un sans formation de ligne. Ces boucliers sont légers, parce qu’ils se tiennent à bout de bras juste avec le poing (et oui pas sur l'avant bras ou l'épaule). Ce sont des mains-gauche, on les reconnait à l’ombon (umbo) central, en gros la seule pièce véritablement résistante du bouclier et qui protège le poing qui tient le bouclier. Le principe d’utilisation est de viser et frapper l’arme adverse avec le poing du bouclier (l’ombon) pour dévier l’arme et s'offrir une ouverture pour frapper. Si ce type de bouclier prend un coup dans la partie bois autour de l’ombon, il casse et le porteur risque d’avoir bien mal au bras s’il a utilisé le bouclier comme un bouclier lourd. J’imagine que ce qui différencie les boucliers bois + ombon (donc larges) des boucliers réduits à l’ombon (tout petits) c’est la capacité des premiers à stopper les projectiles légers (oui toujours les flèches et carreaux qui perdent leur force de pénétration passé la courte portée). Mais honnêtement je n’en sais rien.
Après pour traduire ça en règles…
